Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Poétique de la parodie dramatique d'opéra au XVIIIe siècle en France (1709-1791)

Par : Pauline Beaucé

Document archivé le : 15/03/2012

La parodie dramatique d’opéra, réécriture comique d’une œuvre lyrique créée à l’Académie royale de musique, est un genre qui naît véritablement au XVIIIe siècle sur les théâtres forains. Elle se déploie rapidement sur presque tous les théâtres parisiens : Opéra-Comique, Comédie-Italienne, théâtres forains pour marionnettes, les boulevards, théâtres de cour, recevant les foudres de certains, comme l’appui de parodistes de métiers (Fuzelier, Favart, etc.) et d’amateurs illustres (Louis XVI et son frère). À partir du corpus des deux cent cinquante-trois parodies dramatiques d’opéra que nous avons pu recenser jusqu’à la fin des privilèges des théâtres (1791), nous proposons une périodisation du genre qui sert de cadre à l’analyse des théories des contemporains, qu’ils soient praticiens ou historiens, et à une réflexion sur la production et la diffusion d’une pratique considérée comme éphémère. L’examen de l’évolution de la parodie d’opéra permet de voir comment au cours du siècle, elle revêt diverses formes dramatiques (pantomime, pastiche, etc.) et musicales (vaudevilles, ariettes, parodies musicales) ; il est significatif qu’elle évolue selon les genres qu’elle prend pour cible (tragédie en musique, opéra-ballet, pastorale lyrique drame lyrique, etc.) de la pièce critique à l’opéra burlesque. Témoin des évolutions de l’opéra (de Rameau à Gluck en passant par la querelle des Bouffons) et de l’opéra-comique, la parodie dramatique d’opéra garde son statut de genre musical et lyrique comique et devient une des gardiennes du vaudeville. Alors qu’on croyait au déclin du genre, nous montrons combien les parodies sont présentes à la veille de la Révolution, assorties parfois d’une portée philosophique ou morale.


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