Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Ressenti des médecins généralistes sur les anticoagulants oraux directs : enquête qualitative auprès de neuf médecins en Loire Atlantique

Par : Leblanc, Chloé

Document archivé le : 25/02/2016

L'arsenal thérapeutique des anticoagulants oraux disponible pour le médecin généraliste s'est vu profondément modifié depuis l'arrivée des AOD en 2008. Ils visent à remplacer les AVK dans leurs indications, sans leurs inconvénients. Bien que rarement à l'initiative d'un AOD, le médecin généraliste occupe un rôle central dans la prise en charge d'un patient sous anticoagulant. L'objectif de ce travail a été d'évaluer leur ressenti sur cette nouvelle classe thérapeutique. Méthode : Le ressenti des médecins généralistes a été exploré par une approche qualitative. Neuf médecins ont été interrogés d'octobre 2014 à mai 2015 permettant d'atteindre la saturation des données. L'analyse des résultats a été faite par double codage. Résultats : Cette enquête a permis de révéler quatre pistes de réflexion à partir de 93 catégories. L'arrivée des AOD semble déstabiliser l'identité du médecin généralise habitué à occuper une place privilégiée dans la relation médecin/malade. Sa décision thérapeutique est encore fragile car soumise à de nombreuses influences (spécialistes, patient, coût des AOD). Bien que cette nouvelle alternative semble séduisante, leur permettant un exercice simplifié, les médecins généralistes ressentent encore de grandes difficultés à modifier leurs habitudes de prescription et expriment une grande méfiance pour diverses raisons : un manque de recul et d'expérience, des doutes sur la sécurité et l'efficience et la crainte du risque hémorragique en raison de l'absence d'un antidote spécifique. Discussion : Cette étude qualitative avec une méthode rigoureuse aura permis de faire émerger un ressenti global des médecins généralistes. Malgré un progrès scientifique établi et des essais cliniques rassurants dans certaines indications, les médecins généralistes ne semblent pas encore prêts à changer leurs habitudes de pratique. Plus de recul, plus de données dans la pratique réelle et l'apparition d'un antidote spécifique permettra sans doute d'atténuer cette méfiance générale. 15NANT100M


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