Place des Hôpitaux de Jour de crise dans la prise en charge ambulatoire des adolescents
Par : Bregeon, Nella
Document archivé le : 12/10/2020
Contexte : De nombreuses équipes font le constat d'une augmentation des recours d'adolescents aux urgences pour motifs pédopsychiatriques ces dernières décennies en France et dans les pays limitrophes. La prise en charge de ces adolescents est complexe, nécessitant une connaissance des mécanismes de crise et du réseau de soin local pour les orienter au mieux, en évitant les « perdus de vue » et les répétitions symptomatiques trop importantes. Les soins s'articulent alors entre les prises en charge hospitalières, qui présentent un certain nombre de limites, et les soins ambulatoires que nous souhaitons développer. Objectif : Montrer les limites des prises en charge non articulées entre elles à travers un parcours de soin réfléchi, qui aboutissent à des effets délétères des passages aux urgences et des hospitalisations à temps plein. Démontrer les avantages des prises en charges ambulatoires d'adolescents en crise, notamment lorsqu'ils présentent une clinique de l'ordre de l'état limite. Étudier les multiples modes de prise en charge ambulatoires et plus spécifiquement les structures d'hospitalisation de jour de crise, à travers différents établissements de création récente et leurs premiers résultats après quelques années de fonctionnement. Résultats : Les passages aux urgences peuvent être très chronophages et d'efficacité limitée si les adolescents en crise n'y sont pas évalués par une équipe dédiée et bien orientés à la sortie. Le relai rapide des soins en post-urgence est nécessaire pour éviter les « perdus de vue » et faciliter l'alliance thérapeutique. Une grande réactivité des structures d'aval est alors nécessaire, avec un parcours de soin dédié à ces patients en crise, articulé entre l'ambulatoire et l'hospitalisation à temps complet. La contenance de ces soins de crise est garantie par la pluridisciplinarité, les échanges entre les structures et les partenaires locaux, et l'intensité des soins délivrés au cœur de la crise. Pour cela, les hôpitaux de jour de crise sont des structures intéressantes, ayant permis dans d'autres régions une diminution des récidives suicidaires, un moindre usage des soins d'urgence, et une limitation du nombre d'hospitalisations, particulièrement dans les services inadaptés à ces adolescents (psychiatrie adulte, pédiatrie). Le travail groupal intensif, les interventions sociales, le travail familial et les rendez-vous médicaux réguliers font la spécificité de ces structures, aux soins limités dans le temps et contractualisés en début de prise en charge. Conclusion : Le développement de structures dédiées à la crise telles que les hôpitaux de jour de crise semble être une bonne solution pour répondre à la multiplication des passages aux urgences d'adolescents en crise et désengorger les listes d'attentes des Centres Médico-Pychologiques, et des unités d'hospitalisations pédopsychiatriques, pas toujours adaptés à ces patients et à cette clinique de crise.
20 NANT 071M
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