Diabète de type 1 chez l'enfant et l'adolescent : évaluation des connaissances et sensibilisation des médecins généralistes de Loire-Atlantique
Par : Suchaud, Pauline
Document archivé le : 25/09/2017
Introduction : l'incidence du DT1 (Diabète de type 1), maladie chronique la plus fréquente chez l'enfant et l'adolescent, est en augmentation constante, notamment chez les enfants de moins de cinq ans. Son diagnostic est souvent fait par le médecin généraliste et dans près de la moitié des cas tardivement, au stade d'acidocétose, qui peut être mortelle. Depuis 2011, l'AJD (Aide aux Jeunes Diabétiques) a débuté une campagne nationale de prévention afin de diminuer le risque d'acidocétose inaugurale à travers, entre autres, des thèses de médecine générale. Méthode : étude quantitative observationnelle ayant pour but d'évaluer les connaissances des médecins généralistes de Loire-Atlantique sur la prise en charge diagnostique du DT1 afin d'essayer de mieux comprendre les diagnostics tardifs et de les sensibiliser ainsi à cette pathologie. Etude basée sur l'envoi d'un questionnaire par voie postale à tous les médecins généralistes libéraux de Loire-Atlantique fin 2016, puis sur l'envoi d'un second courrier comprenant les réponses au questionnaire et une fiche d'aide au diagnostic de diabète. Résultats : 256 questionnaires ont été exploités, le taux de réponses était de 19.9%. Globalement, les connaissances des médecins généralistes de Loire-Atlantique sont bonnes. Quatre-vingt-un pourcents déclaraient avoir un rôle important dans le diagnostic de DT1. Soixante-dix-neuf pourcents d'entre eux semblaient conscients de l'urgence diagnostique. Quatre-vingt-dix-sept pourcents savaient que le diabète pouvait se déclarer chez l'enfant de moins de cinq ans. Quatre-vingt-treize pourcents citaient au moins la triade classique diagnostique. Quatre-vingt-treize pourcents connaissaient l'utilité de la bandelette urinaire pour le diagnostic de DT1 et 88,7% déclaraient la faire immédiatement devant un enfant symptomatique. Quatre-vingt-dix-sept pourcents des médecins savaient que l'acidocétose pouvait être mortelle mais 33% des médecins sous estimaient sa fréquence. Les causes du retard diagnostic peuvent être expliquées par des lacunes théoriques d'une part: seuls 7,4% des médecins citaient l'intégralité des symptômes d'hyperglycémie évocateurs d'un DT1, seuls 33,2% associaient l'énurésie au DT1. Soixante-et-un pourcents des médecins affirmaient réaliser un bilan sanguin devant une suspicion de diabète, dont 24,2% à jeun le lendemain ou dans la semaine. Seuls 26,5% des médecins citaient la définition biologique exacte du diabète selon les critères de l'ISPAD. Près de 50% n'avaient pas reçu de formation depuis plus de cinq ans sur le diabète de type 1. D'autre part, les médecins interrogés semblaient faire un amalgame entre DT1 et DT2 : 46,5% d'entre eux citaient notamment les antécédents familiaux comme facteur de risque de DT1. Conclusion : les médecins généralistes ont conscience de leur rôle dans ce diagnostic mais trop de méconnaissances subsistent, expliquant les diagnostics tardifs au stade d'acidocétose. Il semble indispensable de poursuivre ce travail de sensibilisation à l'échelle nationale auprès des médecins généralistes, mais également des familles, tout aussi impliquées.
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