Représentations et déterminants du vécu du travail de thèse pour le doctorat en médecine, réalisation d’entretiens semi-dirigés auprès de médecins généralistes thésés en 2012

Par : Espinoza, Aurélia

Document archivé le : 22/05/2014

La thèse d'exercice est exigée pour l'obtention du diplôme d'État de docteur en médecine. Elle a vu sa place évoluer ces dernières années suite à la réorganisation du troisième cycle des études médicales et à la création des Diplômes d'Études Spécialisées. La promotion de la Médecine Générale devenue spécialité et la nécessité de développer une recherche de qualité dans son champ disciplinaire ont également intégré la thèse au débat. La problématique se pose aussi à l'échelle individuelle dans le rapport qui se crée entre le thésard et son travail de thèse. Cette étude qualitative a été menée à partir d'entretiens semi-dirigés auprès de médecins généralistes thésés en 2012 à la faculté de médecine de Nantes. Elle avait pour objectif de réaliser un retour d'expérience en recueillant les représentations et le vécu du travail de thèse de ces médecins afin d'identifier les déterminants qui influencent la perception de ce travail. L'analyse de contenu des 14 entretiens, conduits entre le 9 janvier et le 12 février 2013, s'articule autour de quinze thématiques. Elle identifie de nombreux facteurs intriqués intervenant dans la réalisation du travail de thèse qui s'intègrent dans un tableau complexe dont le point de départ est la motivation à l'initiation de ce travail. Cette motivation, relevée comme problématique dans plusieurs travaux précédents, reflète l'obligation contraignante de réaliser ce travail bien avant d'autres objectifs pourtant riches de perspectives. Ces objectifs, l'utilité du travail de thèse et son devenir sont des enjeux importants mais pourtant souvent remis en question. Malgré le développement des outils pédagogiques, le manque de moyens et de compétences méthodologiques sont mentionnés. La temporalité du travail de thèse est par ailleurs déterminante. Au-delà de l'échéance et du manque de temps, la difficulté à concilier et à mettre en lien le travail de thèse et les activités professionnelles est mise en avant. Elle amplifie un investissement temporel parfois jugé trop conséquent. La simplification du travail de thèse sous la forme d'un pré-travail de recherche pouvant être ensuite poursuivi ou intégré à une base de données est une piste de réflexion. Enfin, la valorisation de ce travail est une dimension essentielle mais complexe. La publication des travaux de thèse soulève la question de la qualité méthodologique. La symbolique, la pertinence de la thèse dans le cursus, son impact sur la pratique clinique et la réalisation d'un travail de recherche de qualité semblent parfois plus théoriques qu'une réelle perspective valorisante. Il faudrait certainement promouvoir l'expérience personnelle issue de ce travail. La création de " journées de thèse " au sein de la faculté, dédiées à la présentation de travaux de thèse, permettrait ce partage d'expériences et un compagnonnage au-delà de la mise en valeur uniquement des travaux jugés de qualité. 13NANT170M

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