Autonomisation de personnes souffrant de schizophrénie hospitalisées au long cours : Exemple à partir d'un programme d'éducation thérapeutique

Par : Faivre, Agathe

Document archivé le : 02/12/2020 00:00

Contexte : La schizophrénie est une maladie chronique invalidante qui impacte à long terme le fonctionnement psychosocial du patient. Un des champs de la prise en charge en réhabilitation psychosociale est l'éducation thérapeutique. Elle vise à permettre au patient d'acquérir des compétences pour mieux vivre avec sa pathologie chronique et renforcer son autonomie. Celle-ci a montré son efficacité dans la schizophrénie sur l'observance thérapeutique, les taux de rechutes et de ré hospitalisations. L'objectif principal de cette étude est d'évaluer l'autonomisation de personnes souffrant de schizophrénie et hospitalisées au long cours par leur participation à un programme d'éducation thérapeutique. Méthodes : Dans cette étude ont été inclus les quatre patients participant au programme d'éducation thérapeutique « gestion des émotions et estime de soi » qui a eu lieu sur six séances entre décembre 2019 et juin 2020 sur l'unité d'hospitalisation Ravel et huit personnes faisant partie de l'équipe de soin. Tous les patients ont un diagnostic de schizophrénie (F2) et sont hospitalisés au long cours. L'évaluation a été réalisée par des entretiens semi-directifs, par la méthode du focus groupe et par l'observation directe en séances avec prises de note. Une analyse qualitative a été réalisée après recueil des données. Résultats : Quelques changements ont été observés, principalement par l'équipe soignante, sur les symptômes psychiatriques, sur la capacité d'expression des ressentis et des besoins, sur la capacité à faire seul, sur la capacité à faire des choix et sur la capacité à être en relation avec l'autre. Ces changements ont été remarqués particulièrement pour un patient. Les autres éléments observés concernent les processus d'acquisition de l'autonomie. Dans l'ensemble, les changements ont été peu marqués avec la difficulté exprimée par les patients et les soignants d'observer des différences. Ceci peut se comprendre de deux façons : premièrement, par le biais important que représente la crise sanitaire du fait de son impact sur l'autonomie des patients, de l'espacement imposé entre les séances, et de la mobilisation soignante nécessaire pour sa gestion, et deuxièmement par la sévérité et la chronicité de la pathologie schizophrénique. Conclusion : Les effets de l'éducation thérapeutique chez les patients hospitalisés au long cours pour une schizophrénie doivent encore être explorés. Il est essentiel pour cette population de réfléchir aux outils de réhabilitation psychosociale les plus adaptés. L'enjeu est de pouvoir créer une dynamique de changement afin d'accompagner les patients vers la réalisation de leur projet de vie à l'extérieur de l'hôpital. 20 NANT 138M