Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Étude d'un protocole local d'épuration extra-rénale continue calcium-citrate : initiation, efficacité, tolérance

Par : Courtin, Nicolas

Document archivé le : 06/11/2018

Introduction : les recommandations actuelles préconisent l'utilisation d'une anticoagulation régionale au citrate lors d'une EER pour une agression rénale aigue, et ce malgré les risques de complications métaboliques liées au citrate. Divers protocoles ont été développés sans pouvoir conclure à la supériorité d'une technique d'EER dans la littérature. Son délai de mise en place et ses modalités de sevrage restent débattus. Notre étude avait pour but d'évaluer notre protocole local d'EER continue Ci-Ca en se basant sur les données récentes de la littérature. Méthodes : notre étude était observationnelle, rétrospective et monocentrique, ayant inclus entre janvier 2014 et décembre 2016, tous les patients dialysés par une méthode d'hémodialyse continue au citrate. Nous avons étudié l'indication à l'EER, le délai d'instauration et la durée de l'EER, la durée de vie des filtres, l'efficacité et la tolérance clinico-biologique au citrate, les critères de sevrage utilisés et la récupération rénale. L'ensemble des données a été traité via le tableau Excel (Microsoft). Résultats : soixante-dix patients ont été inclus, correspondant à 11 725 heures d'EER. En dehors des situations d'urgences vitales, l'initiation précoce de l'EER était la plus constatée avec une durée moyenne de 8.5 jours. La durée médiane des filtres était de 66 heures. Aucune variation significative de la diurèse ou des doses d'amines vasoactives a été observée après instauration de l'EER. Les principales anomalies biologiques étaient l'hypocalcémie (41%), l'hypernatrémie (53%), l'alcalose métabolique (50%), l'hypomagnésémie (46%), l'hypophosphorémie (46%) et l'hyperphosphorémie (46%). 4% des patients ont présenté un syndrome d'accumulation au citrate. La reprise de diurèse était corrélée à un taux élevé de succès du sevrage de l'EER (97%). Parmi les patients vivants, 23% étaient devenus insuffisants rénaux chroniques et 15% étaient devenus dépendant de l'EER. Conclusion : notre étude nous a permis de montrer que l'utilisation d'une hémodialyse continue Ci-Ca reste une technique d'EER efficace et adaptée malgré une incidence élevée de certaines anomalies biologiques. Le manque de surveillance biologique et le manque de retranscription des données peuvent être en cause. Le délai incertain de mise en place et les critères imprécis du servage de l'EER sont le reflet de la littérature actuelle. Il semble nécessaire que nous réévaluions régulièrement nos pratiques et nos protocoles locaux afin d'uniformiser et d'améliorer la prise en charge de nos patients. 18NANT101M


Fichier(s) associé(s) au document :
courtinMED18.pdf