Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Facteurs déterminant la décision médicale en fin de vie : revue systématique de la littérature

Par : Gellez, Marie

Document archivé le : 31/05/2018

Contexte : prendre une décision pour un patient en situation palliative est un exercice complexe. Il fait intervenir divers facteurs et intervenants dont la communication peut être compromise par les limites organisationnelles propres à chaque structure de soin. Le médecin généraliste, détenant une place majeure dans la prise en charge du malade, peut se trouver évincé de ces prises de décision. En imaginant que les facteurs retenus dans une prise de décision soient mieux connus, l'interrogation du médecin traitant pourrait être pratiquée de façon systématique pour élargir la collégialité de la décision. Objectif : l'objectif de ce travail était de recueillir les facteurs décisionnels intervenant dans une prise de décision complexe, en fin de vie. Méthode : une revue systématique de la littérature, incluant les publications sur une période de janvier 2007 à janvier 2017, a été réalisée. Les bases internationales PubMed et PsycINFO ont été explorées. La littérature francophone était représentée par les bases Pallia@doc, CAIRN, Cismef, ISIDORE et BDSP. Les éléments intervenant dans la prise de décision étaient reportés dans une grille se construisant au fur et à mesure de l'analyse. Résultats : les différentes bases de données ont permis de référencer 6060 documents. Parmi eux, 72 ont été inclus. Il en résulte que les principaux éléments de décision concernent les données relatives au patient (52%) en particulier ses souhaits à propos de la prise en charge, principal critère décisionnel puisque retrouvé dans 79% des publications. Il était suivi des antécédents, des symptômes et de l'état de conscience du patient. Arrivaient ensuite les données relatives à la maladie (19%) et aux professionnels de santé (15%) : l'avis du médecin en charge mais aussi des soignants, étaient particulièrement déterminants. Enfin, parmi les données relatives aux proches du patient (14%), la considération de leur point de vue paraissait être un élément essentiel. Quant au médecin traitant, il intervenait dans 26% des cas. Conclusion : les résultats de notre travail suggèrent que le médecin traitant pourrait apporter des informations relatives au patient, en tant que tiers plus objectif et impartial qu'un proche. Sa sollicitation systématique, en s'appuyant sur les éléments retenus dans ce travail pourrait compléter la connaissance hospitalière du malade et nourrir la réflexion éthique. Cependant, les points de vue des médecins et des patients sont susceptibles de diverger, de même qu'une relation médecin-malade de longue date risque d'altérer l'objectivité de l'intervenant. Ces derniers éléments soulignent l'importance des directives anticipées. 18NANT022M


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