Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Vécu des patients hospitalisés à domicile : étude qualitative à partir de 14 entretiens semi-dirigés réalisés du 2 décembre 2019 au 25 février 2020 auprès de patients hospitalisés avec l'HAD de Saint-Nazaire

Par : Penisson, Julie

Document archivé le : 08/12/2020

Introduction: L'offre de soins en France est en constante mutation. Depuis les années 2000, nous assistons à une diminution régulière du nombre de lits d'hospitalisation en établissement de santé, au profit de modes de prise en charge alternatifs tels que les soins ambulatoires quand cela est possible, ou les séjours en hospitalisation à domicile, permettant ainsi une réduction du coût des soins. Lors de notre revue de la littérature, nous n'avons recensé que très peu d'études s'intéressant au ressenti des patients hospitalisés à domicile, c'est pourquoi nous avons souhaité réaliser une étude dont l'objectif était d'explorer le vécu des patients en HAD, afin d'en identifier les bénéfices et les inconvénients. Méthode: Pour ce faire, nous avons procédé à une étude qualitative par entretiens semi-dirigés réalisés entre le 2 décembre 2019 et le 25 février 2020. Au total, 14 patients pris en charge par l'HAD de Saint-Nazaire ont été interrogés, de 27 à 84 ans, pour des motifs de prise en charge variés, et pour des durées d'hospitalisation allant de 2 à 48 semaines. L'analyse thématique des verbatim nous a permis d'identifier cinq axes d'exploration du vécu des patients de leur HAD. Résultats: On note une grande méconnaissance de l'HAD de la part des patients, entretenue par un défaut d'information des médecins hospitaliers et libéraux, questionnant le partage de la décision médicale concernant la mise en place de l'HAD. Les rôles des différents intervenants, et notamment des médecins généralistes et médecins coordinateurs sont mal identifiés par les patients. La communication entre les nombreux intervenants semble parfois défaillante. Malgré tout les patients semblent satisfaits de l'HAD, avec des bénéfices rapportés en terme de confort, d'autonomie, de vie sociale, de gain de temps et d'énergie. L'environnement familier du domicile semble rassurer les patients, et ce sentiment est renforcé par la constatation que l'exigence en terme de qualité et de sécurité des soins est équivalente à celle d'une hospitalisation en établissement de santé. Les infirmières intervenant au domicile occupent une place centrale dans la relation de soin avec le patient, de part leur proximité et leur bienveillance. Il parait important pour le patient que l'on veille au respect de son intimité. Nous nous devons d'être vigilant à l'égard de l'entourage proche, en particulier de l'aidant principal, sur qui repose parfois la possibilité même de l'HAD, afin de prévenir l'épuisement de celui-ci. Conclusion: L'Hospitalisation à domicile apparait donc comme une alternative très satisfaisante à l'hospitalisation conventionnelle du point de vue des patients pourvue que celle-ci soit décidée en concertation avec celui-ci et sa famille, et que la qualité et la sécurité des soins soient assurées. Une large communication autour de l'HAD serait nécessaire afin d'informer patients et professionnels de santé sur ce mode de prise en charge. 20 NANT 157M


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