Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Vécu des expériences sexistes de femmes médecins généralistes au cours de leur parcours professionnel : étude qualitative réalisée à partir de 10 entretiens semi-dirigés

Par : Voiton, Charlotte

Document archivé le : 17/07/2019

Introduction : le milieu médical est particulièrement touché par le sexisme. Le premier rapport s'intéressant au sexisme dans les études médicales en France date de 2017 : 60% des étudiantes estimaient avoir été confrontées au sexisme pendant leurs cursus. L’objectif de ce travail était de recueillir le vécu d'expériences sexistes rencontrées par des femmes médecins généralistes au cours de leur parcours professionnel. L'objectif secondaire était d’explorer en quoi ces expériences influençaient leur pratique. Matériels et méthodes : étude qualitative réalisée à partir de dix entretiens individuels semi-dirigés auprès de femmes médecins généralistes en exercice. Résultats : toutes les femmes avaient déjà été confrontées à des expériences sexistes. Les faits marquants avaient principalement lieu en milieu hospitalier. Les auteurs des actes étaient généralement des supérieurs hiérarchiques ou confrères de sexe masculin. Le sexisme de patients était plus fréquemment évoqué lors de la pratique en cabinet de médecine générale. Les faits étaient majoritairement en rapport avec une sexualisation de la femme (remarques sur le physique, blagues à connotation sexuelle). Le vécu d'expériences sexistes influençait certaines femmes dans leur choix de spécialité et de carrière. Face au sexisme de patients, les femmes adaptaient leurs comportements (port de la blouse, technique de communication...). Discussion : dans une société où les rapports sociaux sont sexués entre les hommes et les femmes depuis des siècles, les inégalités de genre à l'origine du sexisme sont parfois difficilement identifiables par les femmes. Malgré une grande prévalence et des impacts non négligeables, la banalisation des faits reste importante et les femmes sont nombreuses à garder le silence. Conclusion : la mise en place d'un enseignement sur les discriminations dès le début du cursus universitaire semble être une mesure indispensable à l'éducation et à la sensibilisation de la population. La création de cellules d'écoute et de signalement doit s'accompagner d'une aide psychologique et juridique aux victimes. 19NANT067M


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