Démarche anticipée au don d'organes : évaluation des pratiques professionnelles des médecins urgentistes dans les services d'accueil des urgences de la Région Pays de la Loire
Par : Njamfa, Léa
Document archivé le : 24/01/2019
Introduction : dans un contexte de pénurie d'organes, la démarche anticipée au don d'organes améliore le recensement de donneurs potentiels d'organes, augmentant les prélèvements donc le nombre de greffons. Cette démarche est encore trop confidentielle au sein des services d'accueil des urgences (SAU) alors qu'ils sont confrontés à des donneurs potentiels. Cette étude a pour objectif d'évaluer le taux de participation des médecins urgentistes à la démarche anticipée au don d'organes au SAU. Matériel et méthodes : les médecins urgentistes, internes de DESC et DES de médecine d'urgence des Pays de la Loire ont été sollicités via un questionnaire anonyme en ligne entre le 7 mai et le 9 juillet 2018. Résultats : 406 professionnels étaient concernés par l'étude. 24 adresses mails se sont avérées invalides (5,9%), 382 courriels ont donc été envoyés et nous avons obtenu 141 réponses soit une participation de 36,9%. Le taux de participation à une démarche anticipée au SAU chez les urgentistes était de 75,2%. Plus de 73% avant déclaré avoir un intérêt « fort » à « très fort » pour le don d'organes. La majorité des urgentistes connaissant la procédure y a été familiarisée lors de la formation professionnelle (76,6%). 37% ignoraient où trouver le protocole correspondant. 89,5% indiquaient avoir fait appel à la coordination hospitalière de prélèvements d'organes et de tissus (CHPOT) lors de la réalisation d'une démarche anticipée et dans 88,3% des cas dès l'identification du donneur potentiel. 71,4% avaient déjà participé à un entretien auprès des proches pour la recherche d'opposition au don d'organes mais 75,2% n'avaient jamais reçu de formation à propos de ce type d'entretien. Ceux ayant bénéficié d'une formation l'avait jugée utile. Le caractère chronophage de la procédure (51%) et le manque de formation (38%) sont les principaux freins évoqués. 28% des professionnels sondés ne retrouvaient aucun obstacle à la réalisation de la démarche anticipée. Conclusion : la démarche anticipée au don d'organes est encore méconnue des médecins urgentistes. Le recours précoce à la CHPOT lors de la réalisation de la procédure semble bien intégré. Le temps et le manque de formation apparaissent comme les deux principaux freins au développement de cette pratique au sein des SAU.
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