Efficacité, tolérance et impact sur la qualité de vie de la pompe à apomorphine dans la maladie de Parkinson, à court et moyen terme
Par : Bourdaud, Laure
Document archivé le : 07/03/2014
Au stade des fluctuations (motrices et non-motrices) et des dyskinésies, les traitements pharmacologiques classiques de la maladie de Parkinson idiopathique ne suffisent plus à assurer aux patients un état moteur stable sur le nycthémère. La perfusion sous-cutanée continue d'apomorphine a prouvé son efficacité dans cette indication en cas de contre-indications pour la chirurgie de stimulation cérébrale profonde, ou dans l'attente de celle-ci. Elle apparaît cependant sous-utilisée, notamment chez le sujet âgé, par crainte d'une mauvaise tolérabilité générale ou cognitivo-comportementale. Nous avons donc évalué l'efficacité, la tolérance et l'impact sur la qualité de vie de la pompe à apomorphine à court et moyen terme grâce au suivi prospectif d'un an de 16 patients parkinsoniens suite à la pose de la pompe en continue sur le nycthémère. Conformément aux données de la littérature, notre étude a montré que la mise en place de la pompe permet une diminution de plus de 35 % en moyenne du traitement per-os en équivalent dopamine à 6 mois de la pose. Le score moteur de l'UPDRS s'améliore de façon significative dès le troisième mois. L'amélioration la plus significative est celle des sous-scores de fluctuations et de dyskinésies (diminution respective de 45% et de 35%). L'évaluation de la qualité de vie par la PDQ39 a permis de mettre en évidence une amélioration significative du score mental mais pas du score physique. Ces résultats sont en partie discordants avec l'évaluation subjective des patients et des médecins, notamment par la CGI-I (où 80% des patients se déclarent fortement améliorés à un an de la pose et 90% selon les médecins). La tolérabilité générale est très bonne. Il n'y a pas de dégradation des tests neuropsychologiques et la pompe permettrait même la diminution des hallucinations visuelles préalables. Les seuls effets indésirables significatifs sont l'apparition de nodules sous-cutanés, d'une somnolence diurne et d'une addiction à la dopamine. D'après les résultats de notre étude la pompe à apomorphine est une thérapeutique efficace et bien tolérée sur le plan général, neuro-psychologique et psychiatrique chez les patients parkinsoniens fluctuants, notamment en cas de contre-indications pour la neurostimulation du NST du fait de signes axiaux ou d'un déclin cognitif, y compris chez la personne agée.
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