Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Spécificités et rôles de la psychiatrie de liaison en unité de médecine aigüe gériatrique : étude observationnelle chez 172 patients au CHU de Nantes

Par : Massot, Pauline

Document archivé le : 19/11/2020

Contexte : Le nombre de personnes âgées (PA) souffrant de troubles psychiatriques est en augmentation, ce qui a un impact considérable en termes de morbi-mortalité. Ces troubles sont pourtant sous-diagnostiqués et insuffisamment traités. Ceci pourrait être amélioré par la consultation-liaison (C-L) de psychiatrie en gériatrie. Les études sur le sujet sont rares, avec souvent peu de patients inclus. L'objectif principal de cette étude est de préciser les spécificités de la C-L en gériatrie et son intérêt. Matériel et méthode : Une étude rétrospective a été réalisée en médecine aigüe gériatrique (MAG). Tous les patients ayant été hospitalisé en MAG et ayant bénéficié d'une C-L ont été inclus. Les données recueillies ont été les suivantes : âge, sexe, provenance, antécédents psychiatriques, motifs d'hospitalisation, motifs de recours à la psychiatrie de liaison, hypothèses diagnostiques, préconisations thérapeutiques, molécules psychotropes, motifs de diminution de la iatrogénie, durée de séjour, orientation et concordance entre le compte-rendu (CR) de la C-L et le CR d'hospitalisation de gériatrie. Résultats : 172 patients ont été inclus. 87,6% n'avait pas d'antécédents psychiatriques connus. Le principal motif d'hospitalisation était la chute (24,4%). Le principal motif d'avis psychiatrique était la présence d'affects dépressifs (50,6%). Les principales hypothèses diagnostiques psychiatriques étaient un EDC (36%), des SPCD (24,4%), un trouble de l'adaptation (20,9%), un trouble de la personnalité (11%), une confusion (11%). Au total 68,6% des patients recevait un antidépresseur, le plus souvent de la miansérine (28%). La C-L a permis de diminuer le risque iatrogénique chez 25% des patients principalement par la baisse ou l'arrêt des benzodiazépines (37,2%). Discussion : Cette étude confirme la prévalence élevée de la dépression chez la PA ainsi que du TNCM. Elle souligne les particularités cliniques et thérapeutiques spécifique à la PPA, qui justifieraient la création d'une équipe de liaison formée et dédiée à la PA. Elle met également en exergue l'efficience de la consultation-liaison psychiatrique en démontrant qu'elle permet de réduire le risque iatrogénique. D'autres recherches sont nécessaires dans ce domaine vaste et méconnu. 20 NANT 101M


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