Impact de l'hospitalisation des nourrissons de moins de six mois sur la poursuite de l'allaitement maternel : étude observationnelle menée au CHU de Nantes
Par : Cotten, Morgane
Document archivé le : 17/08/2023
Introduction : L'allaitement maternel présente de nombreux avantages, principalement la réduction des infections ORL, respiratoires et gastro-intestinales. Selon plusieurs études, l'hospitalisation d'un nourrisson semble être une situation fragilisant l'allaitement avec jusqu'à 50% de perturbation de l'allaitement, par manque de formation du personnel soignant principalement. L'objectif de cette étude est de confirmer un lien entre hospitalisation et perturbation de l'allaitement, ainsi que déterminer les facteurs explicatifs de ce phénomène. Méthode : Il s'agit d'une étude monocentrique, observationnelle, quantitative et prospective. Le recueil des données à été réalisée à l'aide de questionnaires à remplir par les mères en fin d'hospitalisation, puis par appel téléphonique à 1 mois post-hospitalisation. Etaient inclus les mères majeures et francophones, les nourrissons allaités de moins 6 mois hospitalisés en pédiatrie ou chirurgie. Etaient exclus les allaitements sans mise au sein (« tire-allaitement ») ou l'hospitalisation pour une difficulté liée à la l'allaitement. Résultats : 58 questionnaires ont été recueillis, avec 55 inclus. Il existe 20% de dégradation de l'allaitement mais également 9% d'amélioration de l'allaitement en fin d'hospitalisation. La grande majorité des femmes ont été bien conseillée par les équipes soignantes. Il a été retrouvé une association significative entre l'âge maternel plus élevé (associée à > 2 enfants à charge) et une perturbation de l'allaitement maternel (p=0,008). D'autres facteurs semblent fragilisant comme la durée d'hospitalisation prolongée, le premier allaitement, les difficultés pendant l'hospitalisation, l'utilisation d'une sonde naso-gastrique et le jeune prolongé (> 8h). A un mois, malgré les perdues de vue, on remarque que le retour à domicile est une période où il existe de nombreuses difficultés liées à une lactation modifiée (engorgement, baisse de lactation), avec un mois un risque significatif d'avoir modifié son allaitement s'il était déjà perturbé en fin d'hospitalisation (p=0,04). Conclusion : L'hospitalisation d'un nourrisson est une période à risque pouvant impacter la poursuite de l'allaitement, avec 20% de dégradation de l'allaitement maternel dans notre étude. L'accompagnement est satisfaisant au CHU de Nantes, et une formation uniforme et continue du personnel soignant semble être la meilleure prévention limitant l'impact sur l'allaitement maternel lors d'une hospitalisation.
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