Évaluation de la dépendance psychologique aux benzodiazépines par la « Severity Dependence Scale » en pratique de médecine générale
Par : Diaz, Déborah
Document archivé le : 29/03/2011
Contexte : En France, 11% de la population consommeraient une benzodiazépine de façon régulière. Les risques majeurs inhérents sont principalement les accidents (de la route, chute du sujet âgé aux conséquences parfois dramatiques), et la détérioration cognitive. Les médecins ne disposent pas d'outil consensuel pour l'évaluation de la dépendance à des fins de prévention et de dépistage. Méthodologie : L'étude a cherché à valider une échelle, la Severity Dependence Scale (SDS) comme outil de pratique courante. Après traduction, la SDS a été soumise à 69 patients consommateurs de benzodiazépines au long cours par 8 médecins généralistes. Les résultats de l’étude ont été confrontés à ceux de l'étude espagnole de validation de la SDS pour le dépistage de la dépendance aux benzodiazépines. Dans un deuxième temps, l'échelle a fait l'objet d'une appréciation subjective de la part des médecins participant. Résultats : La prévalence de positivité au test mesurée en France était de 45%, contre 47% dans l'étude de référence. Les femmes étaient plus nombreuses que les hommes et avaient un risque relatif=1.7 d'être dépendantes. Les résultats suggèrent que le genre induit une différence significative de risque de dépendance, non établie statistiquement. Ni l'âge du patient, ni la demi-vie de la molécule n’ont de relation significative avec la positivité au test. Trois déterminants ressortent de l'étude de référence. La prise concomitante d'antidépresseur concernait ici 36% des patients et entraînait une différence significative de prévalence de cette dépendance. Concernant la dose, les résultats suggèrent que le risque augmente avec la dose, sans que la relation soit significative. Concernant la durée, l'interprétation des résultats ne permet pas d'établir une relation statistique. Les médecins ayant participé à l’étude ont montré un intérêt mitigé pour l’échelle, plus important des plus jeunes médecins. De leurs interviews, il ressort que la SDS, plus que pour préparer le sevrage, pourrait trouver une place dans un entretien de type motivationnel en amont de la prise de décision. Conclusion : Ces résultats laisseraient penser que la SDS est un outil valable pour mesurer l'attachement et l'ambivalence liés au médicament, ainsi qu’elle permettrait d'explorer les ressorts de l'addiction aux benzodiazépines. Elle ne quantifie pas tous les items liés à la pharmacodépendance. La SDS semble être un outil valable pour le médecin généraliste dans l'évaluation de cette dépendance et dans une dynamique motivationnelle. - 2011NANT003M
IMPORTANT : OBLIGATIONS DE LA PERSONNE CONSULTANT CE DOCUMENT
Conformément au Code de la propriété intellectuelle, nous rappelons que le document est
destiné à un usage strictement personnel. Les "analyses et les courtes citations justifiées
par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information" sont autorisées
sous réserve de mentionner les noms de l'auteur et de la source (article L. 122-4 du Code de la
propriété intellectuelle). Toute autre représentation ou reproduction intégrale ou partielle,
faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit, est illicite.
De ce fait, nous vous rappelons notamment que, sauf accord explicite de l'auteur de la thèse, vous n'êtes pas autorisé à rediffuser ce document sous quelque forme que ce soit (impression papier, transfert par voie électronique, ou autre). Tout contrevenant s'expose aux peines prévues par la loi.
Fichier(s) associé(s) au document :
diazMED11.pdf
diazMED11.pdf