Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Prise en charge des adolescents suicidants aux Urgences psychiatriques du CHU de Nantes : orientation et récidive à 1 an. Etude observationnelle rétrospective sur l'année 2018/2019

Par : Lefranc, Marie

Document archivé le : 18/12/2020

Contexte : L'adolescence est une période clé pour la prévention du suicide. Les tentatives de suicide sont un enjeu majeur de santé publique, le suicide est la deuxième cause de décès chez les adolescents. Un quart des adolescents suicidants récidivent dans les 12 mois qui suivent leur passage aux Urgences. La prise en charge de ces adolescents aux Urgences est complexe, et l'orientation proposée entre hospitalisation et soins ambulatoires est parfois difficile à trancher, d'autant que les services existants pour cette tranche d'âge sont parfois limités, coincés entre les services adultes et la pédiatrie. La compréhension de facteurs de vulnérabilité peut permettre la mise en place d'une prévention plus spécifique et orientée. Objectif : Etudier l'orientation des adolescents de plus de 15 ans 3 mois, admis aux UMP du CHU de Nantes, et d'en évaluer l'impact concernant la récidive. Mettre en avant les facteurs de vulnérabilité susceptibles de jouer sur un risque de récidive suicidaire. Méthode : 108 dossiers d'adolescents de 15 ans 3 mois (âge limite de la pédiatrie) à 18 ans ont été étudiés de manière rétrospective, afin de recueillir leur orientation après le passage aux Urgences, ainsi que certaines caractéristiques socio-démographiques et clinique connues pour être des facteurs de risque de suicide. Résultats : 23,7% de nos adolescents inclus avaient récidivé dans l'année qui suivait leur passage aux UMP en 2018. La présence de conduites d'automutilations, la présence d'antécédent de TS et d'une histoire psychiatrique personnelle, des comorbidités psychiatriques, notamment la dépression, et l'orientation vers une hospitalisation ont pu être associées à un plus grand nombre de récidives en analyse univariée. Seules les conduites d'automutilations semblent être associées à un risque de récidive en analyse multivariée, probablement dû à l'effectif limité de notre étude. Conclusion : Nos résultats, malgré un effectif qui reste limité, nous permettent de mettre en lumière certains facteurs de vulnérabilité d'une récidive à prendre en compte lors de l'évaluation psychiatrique d'un adolescent suicidant, et incitent les soignants à y être attentifs. L'hospitalisation ne permet pas à elle seule de protéger l'adolescent, et cela nécessite de réfléchir à la mise en place d'une prévention post-crise renforcée, proposée dès la rencontre aux Urgences. 20 NANT 195M


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