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Analyse descriptive des effets indésirables médicamenteux recueillis au SAMU 44 : une étude rétrospective de janvier à mars 2015

Par : Suignard, Laure

Document archivé le : 06/02/2018

Introduction. Moins de 6% des effets indésirables médicamenteux constatés sont déclarés par les généralistes et urgentistes aux structures de pharmacovigilance en France, malgré l'obligation de déclaration de tous les effets indésirables. L'incidence annuelle des hospitalisations pour effets indésirables s'élève à 3,60% en France. Le but de notre étude est de décrire et quantifier les effets indésirables recueillis au SAMU 44, puis d'évaluer la validité des dossiers d'effets indésirables en termes de pharmacovigilance. Méthodes. Il s'agit d'une étude observationnelle, descriptive, monocentrique, rétrospective entre le 1er janvier et le 31 mars 2015 au SAMU 44. Ont été inclus tous les patients ayant appelé le SAMU 44 pour effet indésirable médicamenteux ou intoxication médicamenteuse sur cette période. Les données ont été collectées dans les dossiers informatiques du CRRA du SAMU Centre 15. Ont été exclus les patients pour lesquels aucun effet indésirable ou aucun médicament n'avait été retrouvé. Les médicaments ont été classés en classe ATC et les effets indésirables selon le thésaurus MedDRA. Un score d'informativité selon la méthodologie du VigigradeTM Completeness Score a été calculé pour chaque médicament consommé dans nos dossiers. Résultats. Les dossiers codés « effet indésirable » ou « intoxication médicamenteuse » au SAMU 44 étaient 417 sur la période de notre étude. Après exclusion, l'analyse a concerné 291 patients. Les effets indésirables les plus fréquemment retrouvés étaient les affections du système nerveux et les affections gastro-intestinales. Les classes médicamenteuses les plus fréquemment consommées étaient les classes N05B (anxiolytiques), N05C (hypnotiques et sédatifs), N06A (antidépresseurs), et N05A (antipsychotiques) donc des médicaments psychotropes. La moyenne des scores d'informativité des dossiers analysés était de 49,51% IC 95% [48,51 ; 50,51], alors que la moyenne d'informativité des cas d'effets indésirables des dossiers notifiés au CRPV sur la même période était de 87,78%. Cette différence était statistiquement significative (p<0,01). Discussion. Le taux d'appels au SAMU 44 pour effets indésirables médicamenteux était de 0,23%, ce qui en laisse présager une sous-estimation. Contrairement aux autres études réalisées, les antithrombotiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens et antidiabétiques n'étaient que très peu représentés dans notre étude. L'exploitation des données du SAMU sur les effets indésirables pourrait enrichir les sources de données de la pharmacovigilance. La principale limite de notre étude est un biais de sélection des patients. En effet, seuls les dossiers codés effet indésirable ou intoxication médicamenteuse ont été retenus pour l'inclusion des patients dans notre étude. Or, lorsqu'un effet indésirable est avéré avec un diagnostic évident, le régulateur code logiquement le dossier par le diagnostic retenu. Nous avons créé une fiche réflexe de recueil des effets indésirables à la discrétion des médecins régulateurs du SAMU pour enrichir les données de la pharmacovigilance, dont l'efficience sera à évaluer lors de prochaines études. 17 NANT 245M


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