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Les caractéristiques initiales des patients traumatisés crâniens survivants ne sont pas déterminantes pour leur devenir à long terme : comparaison de modèles prédictifs du score de GOS-E à 6 mois

Par : Martin, Florian

Document archivé le : 07/04/2022

Introduction. La prédiction du devenir neurologique à long terme des patients traumatisés crâniens bénéficie aujourd'hui de modèles relativement performants, cependant ils souffrent de plusieurs défauts notamment leur manque de pertinence clinique. La plupart des modèles se basent en effet sur des prédicteurs recueillis très précocement à l'admission en soins intensifs et évaluent l'état des patients selon le score de Glasgow Outcome Scale – Extended (GOS-E) réduit à une variable binaire, séparant bon et mauvais devenir, ce qui a pour inconvénient de regrouper des patients finalement très hétérogènes dans leur évolution. Méthodes. Nous avons comparé plusieurs modèles prédictifs basés sur des prédicteurs de réanimation connus de la littérature, mais en intégrant des prédicteurs recueillis au cours du séjour du patient en soins intensifs, témoignant de sa prise en charge ou de l'évolution de son état. Nous avons construit les modèles afin de prédire le score de GOS-E à 6 mois réduit à 4 modalités pour augmenter la pertinence clinique de la prédiction. Nous avons utilisé des analyses multidimensionnelles afin d'expliquer les faibles performances de nos modèles et avons investigué le rôle que pouvaient jouer les prédicteurs de réanimation pour expliquer l'évolution du score de GOS-E entre 3 et 6 mois après le traumatisme crânien. Résultats. Les prédicteurs de réanimation recueillis au-delà de l'admission, relatifs au traitement neurochirurgical, au résultat du scanner cérébral de contrôle et aux valeurs de pression intracrânienne, portent un pouvoir prédictif significatif du devenir à 6 mois des patients traumatisés crâniens. Les faibles performances de nos modèles prédictifs du score de GOS-E à 4 modalités (Cohen's Kappa 0.20) pourraient être expliquées par le fait que les prédicteurs de réanimation soient finalement capables de ne prédire que la mortalité des patients traumatisés crâniens, sans distinction possible des survivants et de leur degré de handicap résiduel, expliquant en partie les meilleures performances des modèles prédictifs du GOS-E binaire. De plus, nos résultats montrent également que les prédicteurs de réanimation ne semblent pas être liés à l'évolution du score de GOS-E entre 3 et 6 mois post-traumatisme. Conclusion. Les futurs modèles prédictifs du devenir des traumatisés crâniens doivent intégrer des prédicteurs de réanimation relatifs à l'évolution du patient. Cependant les prédicteurs recueillis en réanimation ne semblent pas suffisants pour prédire précisément et efficacement le score de GOS-E à 6 mois des traumatisés crâniens, ni même l'évolution de ce score au cours du temps. 21 NANT 289M


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