Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Le volume pancréatique résiduel est-il prédictif de la survenue d'une insuffisance pancréatique exocrine ou endocrine post-opératoire ?

Par : De Franco, Valeria

Document archivé le : 31/08/2010

Introduction : Les insuffisances pancréatiques exocrine et endocrine sont des complications fonctionnelles postchirurgicales grevées d'une morbidité propre, dont peu de facteurs prédictifs de survenue sont connus à ce jour. L'objectif de cette étude était de rechercher l'impact du volume pancréatique résiduel sur la survenue d’une insuffisance pancréatique endocrine et/ou exocrine après chirurgie pancréatique. Matériels et méthodes : Entre juin 2003 et décembre 2008 ont été effectuées 172 résections pancréatiques céphaliques et caudales. Les données médicales des patients ont été rétrospectivement colligées à partir d'un dossier informatisé de recueil prospectif. Seuls les patients dont le parenchyme pancréatique pouvait être considéré comme sain étaient inclus. La survenue d'une insuffisance pancréatique endocrine (diabète) et/ou exocrine (IPE) a été recherchée. Les volumes pancréatiques pré et postopératoires ont été mesurés par méthode de contourage manuel à partir d'images tomodensitométriques acquises sur appareil multidétecteur. Résultats : Quarante-sept cas ont été sélectionnés (36 duodénopancréatectomies céphaliques (DPC), 11 pancréatectomies gauches (PG)). En moyenne, l'âge était de 63 ans (34-82), l’IMC de 24,5 (15-37), le volume pancréatique résiduel (VPR) de 31 cm3 (2-78), soit 49% du volume initial. Au terme d'un suivi moyen de 31 mois (0,5-71), 6 patients (13%) avaient un diabète (dont 5 DPC) et 19 patients (40%) une IPE (19 DPC, p = 0,005). Le volume pancréatique résiduel n'était pas statistiquement corrélé à la survenue d'un diabète. Le volume pancréatique résiduel était un facteur prédictif de survenue d'une IPE (p = 0,009). Le risque de développer une IPE était significativement augmenté pour un volume résiduel inférieur à 20 cm3 (OR = 4,14, p = 0,035). Conclusion : Dans cette étude, le VPR n'était pas un bon critère pronostique de diabète postopératoire. Il est probable que la relation entre VPR et diabète ne soit pas linéaire, mais notre étude n'a pas permis de mettre en évidence d'effet seuil. Le VPR était un facteur prédictif de l'IPE postopératoire dans cette étude. Une étude sur un plus grand échantillon est nécessaire pour montrer l'indépendance pronostique de ce facteur et préciser la valeur du VPR minimal au-dessous duquel l'IPE serait systématique. - 2010NANT043M


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