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Améliorer la transmission des ECG entre médecins généralistes et cardiologues libéraux : un impact sur le parcours et la coordination des soins du patient ? Étude quantitative auprès de 125 médecins généralistes et 13 cardiologues libéraux du Sud Loire du département de la Loire Atlantique

Par : Laigle, Erwan

Document archivé le : 25/09/2017

Contexte : médecins généralistes (MG) et cardiologues entretiennent une relation étroite. La transmission d'ECGest une solution adoptée par certains MG pour répondre, en partie, aux difficultés d'organisation des soins du patient. Cette activité ne bénéficie pas de cadre juridique. Objectif : le but de l'étude est d'observer l'impact, sur les pratiques et la prise en charge du patient, d'une fiche télé-ECG, comme support d'aide à l'interprétation à distance, au sein du réseau qu'entretient le MG avec les cardiologues libéraux. Permet-elle d'améliorer les relations entre médecins et favorise-t-elle à une meilleure pertinence des soins ? Méthode : étude quantitative interventionnelle et descriptive à partir d'une fiche télé-ECG complétée par des auto-questionnaires, sur la période de septembre 2016 à mars 2017, à destination des MG et des cardiologues libéraux installés dans le Sud du département de Loire Atlantique, et ayant signé une charte de télémédecine, afin d'encadrer et de sécuriser cette pratique de transmission et d'interprétation à distance des ECG, en dehors de situation d'urgence. Résultats : 266 fiches télé-ECG ont été réalisées, par un échantillon de 120 MG, et transmises à 13 cardiologues qui les ont interprétées et ont proposé une prise en charge. Le taux d'adhésion à l'étude des MG était de 96% et de 76.5% pour les cardiologues. Les trois motifs les plus fréquents étaient la demande de certificat de non contre-indication à la pratique du sport (22.3%), les troubles du rythme (21.8%) et la douleur thoracique (20.3%). Le délai moyen de réponse des cardiologues était de 1.1 jour tous motifs confondus et immédiat pour la douleur thoracique. Ce délai est jugé comme « tout à fait » adapté par 67.3% des MG utilisateurs. Les ECG ont été interprétés, par le cardiologue, comme anormaux et douteux dans respectivement 23% et 13.1% des cas. Dans 30.1% des ECG normaux, il a été organisé un RDV cardiologique, contre 80.3% des ECG anormaux et 77.1% des ECG douteux. Le délai moyen d'un RDV proposé par le cardiologue était de 19.3 jours tous motifs confondus contre 65.5 jours déclarés initialement. 1.8% des fiches télé-ECG ont entrainé une hospitalisation en urgence du patient. Les cardiologues utilisateurs estiment que le temps consacré est « tout à fait » raisonnable et compatible avec leur pratique pour respectivement 71.4% et 57.1% d'entre eux. Ils sont également 71.4% à être « plutôt d'accord » que des consultations cardiologiques ont pu être évitées par l'intermédiaire de la fiche télé-ECG. Les cardiologues de notre étude estiment qu'un peu plus de 15% de leurs consultations seraient du ressort de la médecine générale. Environ 60% des MG pensent qu'il y aura un impact favorable sur les délais de rendez-vous de cardiologie sur le long terme. Conclusion : MG et cardiologues ont le sentiment que la fiche télé-ECG permetd'améliorer leurs relations et souhaitent que ce procédé se pérennise dans le temps. Il pourrait être une réponse aux problématiques actuelles d'offre de soins et de son organisation au sein des territoires. La fiche télé-ECG a une multitude d'impacts favorables sur le système de santé. Nos résultats incitent à la réalisation d'une étude de cohorte plus complexe afin d'évaluer le retentissement de la fiche télé-ECG sur le parcours de soins du patient afin de reconnaitre et développer cette pratique par la mise en place d'une nouvelle cotation 17NANT087M


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