Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Pratique des médecins généralistes concernant le dépistage par frottis cervico-utérin des femmes ayant des rapports sexuels avec des femmes

Par : Oko Prévost, Hélène

Document archivé le : 09/12/2020

Introduction : Il existe, à l'heure actuelle, un manque de connaissances chez les professionnels de santé des spécificités en terme de suivi gynécologique des femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes (FSF). Ceci est en partie lié à l'invisibilité de cette population mais aussi à la persistance de fausses conceptions parmi les médecins. Ainsi, on constate dans la littérature qu'il existe une différence de prise en charge entre FSF et les autres femmes, notamment par les médecins généralistes. On sait que les FSF réalisent moins de frottis cervico-utérins (FCU) par rapport aux femmes ayant des rapports sexuels avec des hommes (FSH). Pourtant, il a été démontré que le Human Papillomavirus (HPV), responsable de la majorité des cancers cercico-utérins (CCU), peut se transmettre lors d'une relation sexuelle entre deux femmes. Quelle est alors l'implication des médecins généralistes (MG) dans ce manque de dépistage ? Matériels et Méthode : Une étude observationnelle, transversale et descriptive à type d'enquête de pratique est réalisée. Le questionnaire, construit pour les besoins de l'étude, a été diffusé par voie numérique aux médecins généralistes thèsés en France. Le critère de jugement principal est la différence de pratique par les MG du FCU chez les FSF par rapport aux autres femmes. Résultats : 325 MG ont répondu à notre étude et 324 ont été inclus. Ils réalisent significativement moins de FCU chez les FSF par rapport au FSH. En effet, 7% des médecins interrogés ne réalisent pas de frottis pour une FSF exclusive alors qu'ils en réalisent tous pour une FSH. Il en va de même pour la prévention et le dépistage des IST, avec une différence de prise en charge systématique si la femme n'a jamais eu de rapport sexuel avec un homme. La visibilité des FSF par les MG est également mise en cause puisqu'une proportion significative d'entre eux (8%) n'identifie pas cette population parmi leur patientèle. Les résultats sont significatifs. Conclusion : Cette étude a mis en évidence une réelle différence de pratique, chez les MG en France, du FCU entre FSF et FSH. Le manque de connaissance est palpable. Il est donc urgent de former les professionnels de santé à la prise en charge des FSF, afin notamment d'optimiser la couverture du FCU et de faire encore baisser l'incidence et la mortalité du cancer du col de l'utérus. 20 NANT 160M


Fichier(s) associé(s) au document :
oko-prevostMED20.pdf