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Les méningites bactériennes aiguës communautaires de l'adulte et le CHU de Nantes : caractéristiques de la population, facteurs pronostiques, et adéquation à la conférence de consensus de 2008

Par : Voydeville, Juliette

Document archivé le : 08/04/2019

Introduction : les méningites bactériennes aiguës communautaires restent des pathologies responsables d'une morbi-mortalité élevée, y compris dans les pays les plus développés. Elles font ainsi l'objet de nombreuses recommandations de prise en charge, de l'échelle locale à l'échelle internationale. En France, l'évolution notable de l'épidémiologie bactérienne ces 30 dernières années et l'avènement d'outils diagnostiques et thérapeutiques nouveaux ont justifié la révision des recommandations nationales, en 1997 puis en 2008. L'objectif de cette étude est d'évaluer l'adéquation entre la prise en charge des méningites bactériennes de l'adulte au CHU de Nantes et les recommandations de la conférence de consensus de 2008. Matériels et Méthodes : cette étude observationnelle et rétrospective a été menée sur une cohorte de patients adultes, pris en charge au CHU de Nantes pour une méningite bactérienne aiguë. Ces patients ont été inclus entre 2013 et 2015, et suivis jusqu'à un an après l'épisode de méningite. Les données exploitées sont celles fournies par le CHU de Nantes pour la base de données nationale de l'étude COMBAT (Cohorte Observationnelle des Méningites Bactériennes communautaires de l'AdulTe). Résultats : 33 patients ont été inclus. L'âge moyen était de 54,6 ans et le sexe ratio de 2 hommes pour 1 femme. Les méningites à pneumocoque et méningocoque représentaient respectivement 43% et 24% de l'effectif. Le lieu de prise en charge (réanimation ou non) était adéquat pour 67% des patients. Une imagerie cérébrale était réalisée avant la PL dans 45,5% des cas et les indications et non indications d'imagerie cérébrale avant la PL respectées dans 60,6% des cas. Le délai moyen de réalisation de la PL était de 6 heures et celui de l'antibiothérapie initiale de 6,6 heures après l'admission hospitalière, un tiers des patients seulement recevant la 1ère dose d'antibiotique dans le délai maximum recommandé de 3 heures après l'admission. La nature et la posologie de l'antibiothérapie probabiliste, ainsi que la durée totale d'antibiothérapie étaient conformes aux recommandations dans 48,5% et 60% des cas, respectivement. La corticothérapie quant à elle, n'était adéquate à tout point de vue (indication, timing, posologie et durée) que chez 39% des patients. Conclusion : plusieurs éléments de la prise en charge des méningites bactériennes au CHU de Nantes peuvent être améliorés afin de mieux respecter les recommandations nationales. Compte-tenu de son impact fort sur le pronostic de la maladie, l'enjeu majeur reste la réduction du délai de l'antibiothérapie probabiliste. Limiter le recours à l'imagerie cérébrale avant la PL, tel que le recommande l'actualisation 2018 de la conférence de consensus, permettra peut-être de réduire ce délai. 19NANT007M


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