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Étude PAPE : Impact de l'analgésie péridurale thoracique dans les pancréatites aiguës sévères : une étude rétrospective, monocentrique

Par : Demay, Justine

Document archivé le : 23/09/2021

Introduction : La pancréatite aiguë est une affection fréquente dont la forme sévère est source de morbi-mortalité importante. Le Syndrome de Réponse Inflammatoire Systémique (SIRS), est la pierre angulaire de la physiopathologie. De nombreux travaux expérimentaux suggèrent un effet bénéfique de l'analgésie péridurale thoracique (APT) notamment par une réduction du SIRS et l'amélioration de la microcirculation digestive. La place de l'APT en pratique clinique reste à définir dans la pancréatite aigüe, notamment chez les patients les plus sévères. L'objectif de notre étude est d'évaluer l'efficacité et la sécurité de mise en place d'un protocole d'APT chez les patients atteints de pancréatite aigüe sévère. Matériels et méthodes : L'étude PAPE est une étude monocentrique, rétrospective, de soins courants, réalisée au CHU de NANTES entre décembre 2017 et Novembre 2020. Ont été inclus les patients hospitalisés en soins intensifs ou réanimation, pour pancréatite aigüe sévère. L'APT était proposée aux patients s'ils présentaient au moins 2 des critères suivants : antalgie insuffisante malgré PCA de Morphine, CRP > 100 mg/l, nécrose pancréatique, SIRS. Le critère de jugement principal était la durée de séjour en réanimation. Les critères secondaires étaient la survenue d'une complication grave, d'une infection de coulées de nécrose et la mortalité à 3 mois. La sécurité et la faisabilité de ce protocole dans nos services a également été analysée. Résultats : 126 patients ont été inclus dans l'analyse ; 54 d'entre eux ont eu une APT, et 72 n'en ont pas eu mais présentaient les critères d'indication d'APT. En analyse univariée, la durée de séjour en réanimation n'était pas différente dans les deux groupes (10,50 j versus 11,00 j; p=0,430). Ce résultat reste non significatif après analyse multivariée. Aucune différence significative n'a été observée concernant la survenue d'une complication grave au cours du séjour (nécessité de ventilation invasive, SDRA, choc septique, hémorragie, défaillance multi-viscérale). La survie à trois mois n'était pas différente (96,2% versus 90,1% ; p=0,3). Il y a eu significativement moins d'infection de coulées de nécrose dans le groupe APT (5 évènements contre 21 ; p=0,007,) sans différence sur le délai de survenue de cet épisode infectieux. Cette différence n'a pas conduit à une réduction significative du nombre de nécrosectomie. Le délai médian de la pose du cathéter était de 3 jours après le début des douleurs. Au total, 16 évènements indésirables sans gravité ont été rapportés. Aucun évènement indésirable grave neurologique ou infectieux n'est survenu. La durée médiane passée sous APT était de 4 jours. Conclusion : Le protocole de soins Pancréatite aigüe sévère et APT mis en place au CHU de NANTES n'a pas permis une réduction de la durée de séjour mais s'avère sûre. Des études complémentaires sont nécessaires pour définir sa place dans l'arsenal thérapeutique de la pancréatite aiguë, notamment son rôle dans la prévention des infections de coulées de nécrose. 21 NANT 088M


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