L'hypertrophie bénigne de prostate : évaluation des pratiques en médecine générale, diffusion et impact des recommandations
Par : Lecoq, Justine
Document archivé le : 23/12/2021
Introduction : Le médecin généraliste est le premier acteur dans la prise en charge des patients atteints d'une hypertrophie bénigne de prostate. En 2015, l'Association Française d'Urologie a publié un guide de prise en charge destiné aux médecins généralistes. Notre objectif est d'évaluer les pratiques médicales des médecins généralistes vis-à-vis de cette pathologie ainsi que la diffusion du guide et son impact six ans après sa publication. Méthodes : Entre mars et mai 2021, un questionnaire anonyme spécifiquement réalisé a été diffusé via un formulaire en ligne aux médecins généralistes en France par l'intermédiaire des conseils départementaux de l'ordre et auprès de l'ensemble des URLMs (Union régionale des médecins libéraux). L'accord entre les pratiques et les recommandations a été évalué via un critère composite basé sur les examens jugés comme nécessaires d'après le guide de prise en charge. Résultats : 280 réponses ont été recueillies. La population était composée de 55% de femmes. Plus de 58% des médecins avaient moins de 45 ans. 77% des médecins déclaraient ne pas avoir reçu de formations ou d'informations sur l'hypertrophie bénigne de prostate dans les 5 dernières années et 83% déclaraient ne pas avoir connaissance des recommandations à destination des médecins généralistes. Le mode de diffusion de celui-ci le plus répondu était la recherche personnelle. La connaissance du guide était associée de façon significative au respect des pratiques recommandées. Parmi les résultats notables, pour le diagnostic initial, 51% des médecins généralistes déclaraient réaliser un toucher rectal et 44% une échographie endorectale. L'utilisation du score IPSS étaient de 23% et la réalisation d'un ECBU de 64%. En absence de complications, 54% prescrivaient de la phytothérapie en première intention. Conclusion : Le guide de prise en charge souffre d'un manque de diffusion. Sa faible diffusion ne semble pas avoir permis de modifier les pratiques générales avec la persistance d'exercices médicaux ne correspondant pas aux standards de prise en charge. Cependant à l'échelle individuelle, ce guide semble permettre une amélioration des pratiques. La réalisation de recommandations à destination des médecins généralistes se confronte aux modes de diffusion et il semble nécessaire d'en proposer de nouvelles modalités.
21 NANT 202M
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