Efficacité d'interventions de repérage des consommations d'alcool à risque et d'interventions brèves délivrées par des professionnels de soins primaires non médecins : une revue systématique des essais contrôlés randomisés

Par : Carlier, Valérie

Document archivé le : 29/08/2016

Le Repérage Précoce et les Interventions brèves délivrés par les médecins généralistes ont montré leur efficacité dans la prise en charge de la réduction de l'usage nocif de l'alcool en soins primaires et sont recommandés par de nombreuses organisations (OMS ; U.S Preventive Services Task Force ; HAS), or peu de médecins généralistes les emploient dans leur pratique. Nous avons effectué une revue systématique de la littérature internationale des essais randomisés contrôlés examinant l'efficacité des interventions menées par des professionnels de soins primaires autres que le médecin généraliste dans la réduction de la consommation d'alcool à risque en soins primaires. Méthode : A l'aide des banques de données MEDLINE et EMBASE, nous avons inclus, dans notre revue systématique de la littérature, les articles randomisés contrôlés, anglophones et francophones, évaluant, au sein des soins primaires, des interventions délivrées par les professionnels non médecins, visant à réduire la consommation d'alcool chez des patients qui en présentent un usage à risque. Cette revue a été réalisée en suivant les lignes directrices PRISMA-P et le « cochrane Handbook for systematic reviews of interventions» édité par la Collaboration Cochrane. Les détails de chaque étude et les raisons de leur inclusion ou exclusion ont été reportés. Résultats : Vingt-trois articles concernant dix-huit essais répondaient aux critères d'inclusion. Seuls quatre essais impliquaient exclusivement des professionnels de soins primaires non médecins. Trois portaient sur l'efficacité des interventions menées par des infirmières mais un seul essai retrouvait un impact significatif de l'intervention. Le quatrième essai comparait l'efficacité d'une intervention délivrée par des médecins généralistes à une intervention menée par des infirmières et ne mettait pas en évidence de différence significative. Les autres essais portaient sur des interventions menées par des professionnels de soins primaires non médecins en association avec des médecins généralistes et retrouvaient un impact significatif de l'intervention sur l'amélioration de la consommation d'alcool à risque et ses conséquences. Conclusion : Il existe trop peu d'essais randomisés contrôlés évalués dans la littérature internationale pour conclure à l'efficacité ou non des interventions délivrées par des professionnels non médecins dans le cadre des soins primaires dans la réduction de la consommation d'alcool à risque. Une prise en charge collective de la consommation d'alcool à risque entre les professionnels de soins primaires et les médecins généralistes semble être efficace en soins primaires. Des études centrées sur l'efficacité des interventions menées des professionnels de soins primaires non médecins seuls sont donc nécessaires dans les recherches futures pour promouvoir la diffusion du Repérage Précoce et des Interventions Brèves en soins primaires dans le cadre de la consommation d'alcool à risque et permettre une meilleure prise en charge. 16NANT041M

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