L'âge détermine-t-il des myélomes différents ? : étude de 1897 patients de moins de 65 ans issus des protocoles de l'Intergroupe Francophone du Myélome
Par : Roland Laplaud, Virginie
Document archivé le : 30/01/2010
L'âge est un facteur pronostique majeur dans de nombreuses hémopathies. Dans le myélome, la question posée par la valeur pronostique de l'âge sur une population traitée de façon homogène n'est pas à l’heure actuelle résolue. Nous avons analysé 1897 patients de moins de 65 ans, traités de façon homogène dans le cadre des protocoles de l'IFM, avec au moins une intensification thérapeutique comprenant des hautes doses de melphalan, pendant une période allant de 2000 à 2007. L'âge médian était de 56 ans (limites 23-65), le ratio hommes/femmes était de 54%. Nous avons comparé les populations de 50 ans et moins et celle de plus de 50 ans, puis les populations de 60 ans et moins et celle de 60 à 65 ans. Les paramètres biologiques, pronostiques et cytogénétiques étudiés étaient le taux de béta 2-microglobuline, la créatinémie, la calcémie, le taux d’hémoglobine, le taux de plaquettes, l'ISS, l'existence d’une délétion du chromosome 13, d’une délétion 17p et d’une translocation (4;14). En comparant le groupe des patients de 50 ans et moins et des patients de 50 à 65 ans, le seul paramètre biologique statistiquement différent était le taux de béta 2-microglobuline (p = 0,009) et de ce fait la répartition de l’ISS (p = 0,004). Tous les autres paramètres étaient similaires entre les deux groupes. Les mêmes résultats ont été mis en évidence en comparant le groupe des patients âgés de 60 ans et moins au groupe des patients âgés de 60 à 65 ans. Seules la valeur du taux de béta 2-microglobuline (p = 0,0001) et la répartition de l’ISS (p < 0,0001) étaient différentes. Nous avons ensuite étudié l'impact pronostique de l’âge. Les patients de 50 ans et moins avaient une survie globale supérieure aux patients de plus de 50 ans (p = 0,007), sans différence de survie sans évènement. Cependant, lorsque les patients de 50 ans et moins étaient comparés à ceux de 50 à 60 ans, aucune différence en termes de survie globale et de survie sans évènement n'était retrouvée. Les patients de 60 à 65 ans présentaient un pronostic plus sombre que ceux de moins de 60 ans (survie globale, p = 0,002, survie sans évènement, p = 0,01). Le jeune âge ne semble pas être un facteur pronostique dans le myélome multiple. En revanche, l'âge plus avancé, compris entre 60 et 65 ans, reste un facteur pronostique péjoratif, y compris chez des patients traités par intensification thérapeutique. - 2009NANT165M
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