Recherche des lésions secondaires à un viol lors de l'examen clinique médico-légal différé chez des victimes féminines de plus de quinze ans
Par : Brofferio, Morgan
Document archivé le : 04/01/2018
Introduction : en France, en 2015, 6129 viol sur majeur(e) et 6827 viols sur mineur(e) ont été recensés. Du fait des caractéristiques spécifiques de ces agressions, de nombreuses patientes sont examinées après un délai 72 heures. L'objectif principal de cette étude est de déterminer l'incidence des lésions ano-génitales chez des patientes de plus de quinze ans et trois mois, examinées à l'Unité Médico-Judiciaire de Nantes, victimes d'un viol qualifié d'« ancien » (délai écoulé depuis l'agression supérieur ou égal à soixante-douze heures). L'incidence des lésions extra-génitales (périphériques) est exposée dans un second temps. Matériel et Méthode : il s'agit d'une étude mono centrique rétrospective, par analyse de dossier, du 1er juillet 2012 au 31 mars 2017. Résultats : 65 patientes âgées de plus de 15 ans et 3 mois, se disant victime de viol, ont été inclues. L'âge moyen le jour de l'agression est de 26,38 ans (médiane : 24, extrêmes : 9-64). L'âge moyen le jour de la consultation est de 27,16 ans (médiane : 24 , extrêmes : 15-64). 6 patientes se trouvait dans une situation de vulnérabilité le jour de l'agression (3 handicaps physiques et/ou psychiques, 3 mesures de protections juridiques). 55,3% (n=36) patientes ont bénéficié d'une évaluation par les psychologues du service. L'agresseur est une connaissance dans 41,5% des cas, le conjoint dans 23% des cas, un membre de la famille dans 10,7% des cas et inconnu dans 15,3% des cas. Au total, 4,6 % (n=3) lésions génitales dites « significatives » ont été retrouvées, dont une victime de viol par un inconnu, un viol conjugal, et un viol par un camarade. Ces 3 patientes sont âgées de moins de 25 ans. Des lésions périphériques ont été retrouvées chez 18,46% (n=12) des patientes, la plupart dans le cadre d'un viol conjugal ou par un(des) inconnu(s). Aucune des patientes porteuses de lésions génitales dites « significatives » n'est porteuse de lésion périphérique. L'incapacité totale de travail (ITT) est de 22,5 jours (médiane : 10, extrêmes : 0-200). Toutes les ITT supérieures à 30 jours sont de nature psychologique. Conclusion : notre étude confirme la persistance de lésions ano-génitales et périphériques, chez des patientes victimes de viol, examinées à plus de 72 heures. Il semblerait que les agressions par un conjoint ou un inconnu soient plus pourvoyeuses de lésions périphériques. Ces chiffres sont à confirmer sur des échantillons de plus grande taille.
17NANT199M
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