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Allongement du délai d'accès à l'IVG de 14 à 16 semaines d'aménorrhée : qui sont les femmes qui en bénéficient ? : étude descriptive réalisée sur 51 dossiers au Centre Simone Veil du CHU de Nantes

Par : Judéaux , Justine

Document archivé le : 23/01/2024

Depuis le 2 mars 2022, la loi autorise désormais la réalisation des interruptions volontaires de grossesse (IVG) jusqu'à 16 SA. A travers une étude statistique observationnelle, descriptive, monocentrique et rétrospective, nous avons réalisé un état des lieux de la mise en place d'un nouveau protocole instrumental répondant à l'allongement du délai d'accès à l'IVG. Au Centre Simone Veil du CHU de Nantes, 3,15% des IVG réalisées en 2022 ont eu lieu entre 14 et 16 SA et ont concerné 51 femmes. Ces femmes ne sont pas différentes sur le plan socio-économique de l'ensemble des femmes qui ont recours à l'IVG au Centre Simone Veil et en France de manière générale. En revanche, 16% des patientes résident dans un département voisin, témoignant de la rareté des centres prenant en charge les IVG entre 14 et 16 SA suite à l'allongement du délai légal. A l'exception des femmes qui ont eu besoin d'un délai de réflexion plus long, toutes ont obtenu une consultation de demande d'IVG dans les cinq jours recommandés par la Haute Autorité de Santé. Dans cette cohorte, les IVG tardives ne sont pas dues à une problématique de délai d'accès aux soins, mais bien souvent à un diagnostic tardif de la grossesse, ou, lorsqu'elle était connue, à un changement de situation conjugale alors que la grossesse était initialement désirée. Alors que 76% des femmes en demande d'IVG au Centre Simone Veil ont rencontré une Conseillère Conjugale et Familiale lors d'un entretien psychosocial non obligatoire pour les majeures, seulement 51% des femmes de l'étude en ont bénéficié. Le protocole instrumental développé au Centre Simone Veil est celui qui a été publié par le Réseau Entre la Ville et l'Hôpital pour l'Orthogénie (REVHO). Le très faible taux de complications retrouvé dans cette cohorte et l'absence d'effet indésirable grave en font une méthode sûre. 41% des patientes ont pu bénéficier de l'instauration d'une contraception à longue durée d'action (LARC) avant leur retour à domicile. En revanche, il y a autant de femmes qui ont honoré leur visite de contrôle au Centre Simone Veil à trois semaines de l'intervention, que de femmes qui ne l'ont pas honoré. 23 NANT 03-SF


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