Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Le pharmacien d'officine et la délivrance des médicaments aux mineurs : état des lieux dans les Pays de la Loire et analyse des besoins des pharmaciens

Par : Besseau, Charlotte

Document archivé le : 09/02/2018

La consommation de médicaments par les mineurs est un phénomène grandissant dans l'hexagone. Or, aucune réglementation n'encadre cette dispensation. Les données françaises sur le sujet sont peu nombreuses et s'intéressent surtout à l'usage détourné. Pourtant, les mineurs représentent une population particulière : le cerveau des adolescents est en pleine maturation et les jeunes sont ainsi plus vulnérables aux addictions. De plus, depuis l'arrivée du Purple drank il y a 4 ans en France, les signalements aux CEIP-A relatifs à l'usage détourné de codéine et de prométhazine (principaux constituants du cocktail) par les jeunes ne cessent d'augmenter. En mars 2015, l'ANSM avait envisagé de mener « une enquête en pharmacie sur la consommation de médicaments à prescription médicale facultative par les jeunes ». Le pharmacien a, en effet, une place primordiale dans la délivrance de médicaments prescrits et en particulier non prescrits aux mineurs. C'est dans ce contexte, qu'une étude s'intéressant à la dispensation des médicaments prescrits et non prescrits aux mineurs auprès des pharmaciens d'officine, a été mise en place. Un accent particulier a été mis sur la dispensation des médicaments composant le Purple drank. L'étude a permis de mettre en évidence plusieurs résultats : les mineurs sont plus demandeurs de médicaments prescrits que non prescrits, les médicaments contraceptifs sont, de loin, les plus demandés (prescrits et non prescrits), les attitudes des pharmaciens face à ces demandes sont très hétérogènes, plus d'un tiers des pharmaciens interrogés sont confrontés à des demandes de médicaments du Purple drank, les pharmaciens sont ambivalents quant à un éventuel changement de réglementation des médicaments non prescrits. Cependant, il apparait difficile de généraliser une conduite à tenir face une population vulnérable et à des situations particulières. Malgré l'arrêté ministériel publié le 12 juillet 2017, supprimant les doses d'exonération de la codéine et ses dérivés, de nombreux médicaments susceptibles d'être détournés sont encore en vente libre. L'engagement du pharmacien, son discernement et sa responsabilité sont dans ces situations, plus que fondamentaux. 17NANT044P


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