Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

État des lieux du diabète de type 2 des personnes âgées de 75 ans et plus : perception des objectifs et stratégie de contrôle glycémique par les médecins généralistes de Vendée

Par : Le Rudulier, Marion

Document archivé le : 23/06/2015

Introduction : En France, un patient diabétique sur quatre est âgé de plus de 75 ans. Les dernières recommandations, notamment celles de la HAS parues en 2013, se sont accordées sur une prise en charge centrée sur le patient. Nous nous sommes intéressées à la perception des objectifs et la stratégie du contrôle glycémique par les médecins généraliste. Matériels et méthode : Il s'agit d'une enquête rétrospective observationnelle. Les 487 médecins installés depuis plus d'un an en Vendée ont été contactés pour remplir un questionnaire reçu par voie postale concernant leur 2 derniers patients diabétiques de type 2 âgé de 75 ans et plus vus en consultations. Le médecin était seul juge pour définir l'état général son patient (« vigoureux », « fragile » ou « malade »). La « zone de contrôle glycémique» pouvant définir un diabète « équilibré» était défini, dans notre étude, par un écart de ±0,5 point par rapport à la cible HbA1c du médecin. Résultats : 211 patients ont été inclus, âgés en moyenne de 81 ans avec une ancienneté du diabète supérieure à 10 ans dans 70% des cas. Les patients avaient en moyenne une complication macrovasculaire et microvasculaire. Plus de la moitié des patients avaient une clairance de la créatininémie supérieure à 60ml/min. 34,5% des patients étaient en surpoids et 36,4% étaient obèses. 64,5% des patients avaient au moins un ADO (59,7% biguanide, 28,4% sulfamide hypoglycémiant, 17,5% inhibiteur DPP4). L'insuline était utilisée dans 28,9% des cas. Les hypoglycémies modérées ou sévères (12,3%) étaient largement sous déclarées. La médiane du niveau glycémique de nos patients était de 7,3%. Les médecins avaient, en valeur médiane, des objectifs personnalisés de 7% chez les « vigoureux » et de 7,5% chez les «fragiles» et les « malades». 65,2% des patients étaient «équilibrés» selon les dernières recommandations HAS (« vigoureux » 54,0%, « fragile » 70,9%, « malade » 89,3%). Parmi les 140 patients (67,8%) ayant au moins une HbA1c hors de la zone de contrôle glycémique, 68,2% n'avaient pas bénéficié d'une adaptation de leurs traitements (inertie thérapeutique). En excluant les patients n'ayant aucun traitement, il y avait significativement moins de modification thérapeutique quand le patient avait une HbA1c inférieure à la zone de contrôle (p=0,01). 78,8% des médecins déclaraient que les dernières recommandations HAS sur la stratégie médicamenteuse du contrôle glycémique n'avaient pas modifié leur prise en charge du patient. Discussion : La reconnaissance de la trajectoire de vieillissement du patient est capitale pour choisir ces objectifs glycémiques. L'intensification thérapeutique doit être renforcée quand le veillissement le permet. L'attention portée aux risques des objectifs glycémiques trop stricts et des traitements excessifs doit rester une priorité chez les personnes les plus fragiles afin de limiter les risques hypoglycémiques. L'étude des causes de l'inertie thérapeutique permet d'améliorer nos compétences en éducation thérapeutique pour nos patients. 15NANT006M


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