Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

"Que pensent les patientes de plus de 18 ans du repérage du mésusage de l'alcool en consultation de médecine générale en Loire-Atlantique ?"

Par : David, Pauline et Mien, Hélène

Document archivé le : 21/02/2020

L'alcool est la substance psychoactive la plus consommée en France et est responsable de nombreux dommages sanitaires et sociaux. Il s'agit de la première cause de mortalité prématurée, la deuxième cause de mortalité évitable et troisième cause de mortalité. La consommation d'alcool entraîne environ 50 000 décès par an. Le médecin généraliste qui rencontre la population générale est le premier recours pour dépister les mésusages de l'alcool. Cependant il existe une sous-estimation du mésusage, certains médecins présentent en effet des freins pour aborder le sujet en consultation. La consommation d'alcool chez les femmes reste moins bien perçue que chez les hommes. Celles-ci consultent pourtant davantage que les hommes et sont plus à mêmes d'être interrogées sur leur consommation. Nous avons cherché à savoir ce que les patientes de plus de 18 ans pensent du repérage du mésusage de l'alcool par le médecin généraliste. Il a été effectué pour cela une étude qualitative par entretiens individuels, semi dirigés, réalisée auprès de femmes de Loire Atlantique, à partir d'un guide d'entretien entre juillet 2018 et décembre 2018. Les résultats exploités par la méthode de théorisation ancrée révèlent que les femmes expriment des ressentis divergents sur la question. Parfois le ressenti est positif, elles pensent que cela fait partie du rôle du médecin généraliste et qu'il est important de dépister. A l'inverse parfois elles expriment un avis négatif pensant que cela peut être intrusif et déclencher un sentiment de jugement. Elles ont cependant toutes évoqué l'importance de la bonne qualité de la relation médecin patient pour aborder le sujet de l'alcool en accentuant sur la relation de confiance. Elles ont pu imaginer les freins ressentis par les médecins pour aborder le sujet et ceux-ci rejoignent ceux cités dans d'autres études. Il y a à la fois une banalisation des consommations occasionnelles par les femmes interrogées mais également un jugement plus dur de l'image de la femme ivre. Il s'agit d'un sujet encore plus tabou que pour l'homme pouvant rendre le dépistage plus difficile. On constate également une méconnaissance des niveaux de risque ce qui ouvre la voie à plus de prévention, d'information et d'éducation dans le domaine. 19 NANT 227M


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