Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Vécu des expatriés en situation humanitaire : préparation à la réalité du terrain : à propos d'une expérience personnelle à Mae Sot (Thaïlande)

Par : Guilmet de Kerros, Blandine

Document archivé le : 01/07/2016

L'expatriation, et notamment celles des travailleurs humanitaires, est en pleine expansion. La confrontation à la réalité du terrain et au choc culturel les expose à de multiples sources de stress auxquelles ils doivent s'adapter sans y être obligatoirement préparés. Si aujourd'hui les ONG reconnaissent les risques psychologiques et mettent en place des formations et un suivi psychologique, la prise en charge n'est pas encore systématique. Dans ce contexte, se pose la question du vécu de ces travailleurs humanitaires et de la préparation reçue avant le départ en mission, sur le plan médical et psychologique. L'objectif de cette étude était de recueillir des caractéristiques sociodémographiques, des informations sur les préparations, et enfin de mesurer les principaux facteurs de stress. Un échantillon de 50 expatriés humanitaires a été constitué lors d'une expérience personnelle à Mae Sot. Une étude quantitative par le biais de questionnaire a été menée. Au sein de l'échantillon se profilait une population jeune (moins de 30 ans), européenne, déjà expérimentée, partant pour plus de 6 mois, et dans le domaine de la gestion de projets. Ils étaient près de 90% à avoir bénéficié d'une prévention sanitaire mais seulement 48% avaient été sensibilisés à l'adaptation psychologique. Les difficultés majeures étaient la barrière de la langue, le stress par rapport à la charge de travail et la frustration quant aux besoins des bénéficiaires. Le ressenti le plus fréquent était le manque affectif et les difficultés d'intégration. Certains critères comme l'âge, la durée de séjour, l'expérience dans les pays en développement et la préparation psychologique avant le départ, influaient sur ces facteurs de stress. Le contact avec les proches et les autres humanitaires ainsi que les échanges avec les locaux apparaissaient comme des stratégies d'adaptation bénéfiques. De cette étude et d'après la littérature explorée, des pistes intéressantes à considérer se dessinent comme celle de l'approche interculturelle, la formation sur les stratégies de coping et l'élaboration des conceptions et attentes de la mission. 16NANT021M


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