Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Penser le fait prostitutionnel

Par : Marion David

Document archivé le : 26/09/2014

Cette recherche s'efforce d'articuler le niveau macrosocial des fondements normatifs, historiquement situés, sous-tendant le fait prostitutionnel et l'échelle plus microsociale des actions de santé conduites auprès des personnes se prostituant. La première partie de la thèse interroge la nature problématique de la prostitution pour la démarche sociologique, du fait des antagonismes qu'elle suscite, et met en exergue la nécessité d'affronter cette particularité en expliquant les idéaux engagés dans la controverse. Outre cette clarification permettant de rapporter de telles dissensions à la question de la libre disposition de soi face à l'érosion des modes de régulation traditionnels, le fait d' « historiciser » le phénomène concerné amène à constater que celui-ci a perdu tout caractère d'évidence dans nos sociétés occidentales contemporaines, contrevenant désormais aux schèmes de pensée qui gouvernent notre sexualité. La seconde partie de l'analyse présente les résultats d'une enquête ethnographique effectuée en Belgique et en France au sein d'associations réalisant des actions de prévention des infections sexuellement transmissibles ou proposant des consultations médicales dédiées aux prostituées. Complétée par un examen de l'utilisation du registre sanitaire dans la littérature militante, cette étude comparative a permis de faire ressortir les enjeux moraux et politiques impliqués dans la définition des risques menaçant les intéressées mais aussi la participation de ces interventions à la mise en forme collective de l'expérience prostitutionnelle.


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