Importance de l'analyse médico-économique pour l'introduction de l'innovation chirurgicale dans les établissements de soins : cas de l'ostéosynthèse percutanée rachidienne
Par : Maillard, Nicolas
Document archivé le : 06/03/2013
Le traitement des pathologies dégénératives et traumatiques du rachis thoraco-lombaire fait intervenir l'ostéosynthèse postérieure. Depuis une décade, l'apparition de techniques mini-invasives, telle que l'ostéosynthèse percutanée, semble constituer une réponse adéquate aux effets iatrogènes liés à la chirurgie conventionnelle. L'introduction de telles techniques dans les établissements de soins doit s'accompagner d'études médico-économiques afin de déterminer leur efficience dans le contexte actuel de la tarification à l'activité (T2A) et déterminer les possibilités de financement de l'innovation chirurgicale dans les établissements de soins. Cette étude rétrospective a été réalisée après recueil des données contenues dans les dossiers médicaux de patients ayant subi une ostéosynthèse rachidienne sur 2 à 3 niveaux dans le cadre de traitement de fractures traumatiques ou de pathologies dégénératives du rachis thoraco-lombaire. Trente-six patients ont été inclus sur une période allant de 2009 à 2010. Une étude de minimisation des coûts a été appliquée par la méthode de l'échelle nationale des coûts réajustée. Elle est associée au recueil de différents critères cliniques afin d'évaluer les coûts hospitaliers liés à l'utilisation de la chirurgie par voie d'abord postérieure (CO) ou l'utilisation de la voie percutanée (OP) et de vérifier l'équivalence en terme clinique des deux techniques. Les résultats montrent que l'OP entraine des résultats cliniques similaires au gold standard avec un gain financier de 21954.37 € contre une perte de 23256.14 € dans le groupe CO sur l'ensemble du panel de patients inclus. Le recours à l'OP permet une diminution de la durée moyenne de séjour, élément clé de rentabilité dans le contexte de T2A. Une analyse par groupe homogène de malade (GHM) obtient des résultats identiques mettant en lumière que 80% des GHM du groupe OP sont bénéficiaires contre 40% dans les GHM du groupe CO. Cette analyse permet également de démontrer que l'innovation n'est finançable en l'état dans le groupe OP que grâce au remboursement en sus des dispositifs médicaux utilisés. Ce travail montre la différence qu'il existe entre le coût hospitalier estimé et le tarif de remboursement d'une hospitalisation et pose la question de la pérennité d'accès à l'innovation chirurgicale pour les patients si celle-ci n'est pas remboursée en sus du remboursement de l'hospitalisation.
12NANT074P
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