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État des connaissances et freins à la vaccination contre le virus de l'hépatite A des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes : étude qualitative auprès de médecins généralistes des départements de Loire-Atlantique et de Vendée

Par : Bernard, Nicolas

Document archivé le : 12/01/2021

Introduction : L'hépatite A est une maladie aiguë du foie à transmission oro-fécale. En Europe et en France elle touche préférentiellement les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Une recommandation vaccinale nationale spécifique existe pour cette population. L'objectif principal de l'étude est de rechercher les freins rencontrés par les médecins généralistes dans le cadre de la vaccination contre l'hépatite A des HSH. Les objectifs secondaires sont de rechercher l'état des connaissances des médecins généralistes concernant l'hépatite A et les recommandations vaccinales et de rechercher des pistes pour améliorer l'information des médecins généralistes. Matériels et méthodes : Il s'agit d'une étude qualitative, menée de novembre 2019 à mars 2020 et consistant en la réalisation de 13 d'entretiens semi-dirigés individuels de médecins généralistes de Loire-Atlantique et de Vendée. Une retranscription textuelle pour chaque entretien et une classification des données en groupes de freins sont réalisées. Résultat : Les connaissances générales concernant l'hépatite A des 13 médecins généralistes interrogés sont satisfaisantes. Trois médecins connaissaient la recommandation concernant les HSH et 2 d'entre eux l'avaient mis en place. Les freins à la réalisation de la vaccination contre l'hépatite A de la population HSH sont séparés en 4 groupes (en lien avec le médecin, en lien avec le patient, en lien avec la relation médecin-patient et les freins extérieurs). Discussion : Les médecins généralistes associent très fortement les notions d'hépatite A et de voyage au détriment des autres recommandations notamment celles concernant les HSH. Les freins les plus fréquemment rapportés sont la méconnaissance de la recommandation, la difficulté à aborder la sexualité en consultation, l'homophobie médicale, le tabou générationnel, le prix du vaccin et l'absence de remboursement par l'Assurance Maladie. L'information concernant cette recommandation afin d'améliorer la couverture vaccinale doit passer par une information auprès des médecins et des patients. Les modalités de prescription et de délivrance en pharmacie pourraient rendre difficile la gestion du secret médical. La prescription pourrait s'avérer aussi indiquée, bien que non recommandée, à des patients ayant des pratiques sexuelles à risques sans être des patients HSH. Un élargissement de la recommandation vaccinale en fonction des pratiques sexuelles à risques et non à la sexualité semble intéressant. Il est nécessaire de former les médecins aux particularités en termes de besoins de santé des patients HSH afin d'optimiser la prise en charge et la prévention de cette population. 20 NANT 215M


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