Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

État de santé et vulnérabilité sanitaire et sociale des femmes exilées majeures, consultant à la PASS du CHU de Nantes entre janvier et juin 2018

Par : Dreyer, Lucie

Document archivé le : 15/12/2020

Introduction : En situation d'exil, la santé est affectée : les raisons du départ, vécu du parcours, conditions de vie (pays d'accueil) affectent la santé des femmes. Des structures médico-sociales facilitent leur accès au système de soins et les accompagnent dans la reconnaissance de leurs droits : permanences d'accès aux soins de santé (PASS). Nous nous sommes intéressées à l'état de santé des femmes exilées majeures. Matériel et méthodes : Etude observationnelle, monocentrique, réalisée à la PASS de Nantes (CHU). Variables recueillies chez les femmes consultant la première fois entre le 1/01/2018 et 30/01/2018 : données socio-démographiques (origine, statut administratif, hébergement, couverture maladie, …), caractéristiques du suivi (délai entre arrivée en France et première consultation, motif(s) de consultation, …), antécédents, diagnostics. Résultats : Notre échantillon représentait 256 femmes, majoritairement en bonne santé. 20% déclaraient des violences (plus de 10% des violences sexuelles), les autres antécédents étaient : HTA (8%), diabète (5,9%), dysthyroïdie (5,9%), asthme (4,3%), hépatites (2,3%), infection VIH (1,6%). 30% des motifs de consultation concernait la sphère gynécologique. Les diagnostics en santé mentale concernaient 18% des femmes : anxiété, troubles du sommeil (14%), SSPT (4%). 23,8% avaient une affection cardio-vasculaire ou endocrinienne. 15,6% présentaient des « douleurs sans étiologie retrouvée ». 48% étaient demandeuses d'asile, 75% non ou mal logées, 8% avait une couverture maladie. Conclusion : Ces femmes depuis peu en France (moyenne : 4 mois), présentaient un meilleur état de santé que celui attendu. Un suivi court et précoce limitait l'expression de certains vécus (SSPT, violences). Dans d'autres études, leur état de santé se détériore progressivement du fait de facteurs de précarisation et vulnérabilité. Ces facteurs étaient retrouvés dans notre étude : précarité administrative, logement instable, couverture maladie absente, antécédent de violences dont de genre, isolement et barrière de langue. Une étude analysant les liens de causalité entre ces facteurs et affections serait intéressante. 20 NANT 180M


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