Augmentation du nombre de cas de tularémie en Vendée en 2018, description des cas et table ronde des différents acteurs concernés
Par : Colin, Orane
Document archivé le : 10/12/2019
Introduction : la tularémie est inscrite sur la liste des maladies à déclaration obligatoire (DO) depuis 2002. Elle connaît en 2018 une augmentation de son incidence en France et particulièrement dans le département de la Vendée. Il existe des caractéristiques cliniques et des facteurs d'expositions nouveaux qu'il est important de confronter aux données vétérinaires. Matériels et méthodes : une étude descriptive des DO de tularémie en Vendée en 2018 est réalisée. Les informations cliniques, les facteurs d'exposition, la répartition géographique des lieux de résidence ont été étudiés. Les données ont pu être comparées à celles de la période 2010–2015 ainsi qu'aux données de surveillance vétérinaire de la maladie sur les lagomorphes (réseau SAGIR). Une table ronde a réuni les différents acteurs concernés par la zoonose afin d'identifier des axes de recherche et de prévention : cliniciens et biologistes, épidémiologistes de l'ARS et de Santé Publique France, vétérinaires du Laboratoire départemental de l'Environnement et de l'Alimentation participant au réseau SAGIR et de la Direction Départementale de la Protection des Populations, et les représentants de la fédération de chasse. Résultats : en 2018, 27 cas de tularémie ont été déclarés dans notre département, 29 dans notre région. Les formes (ulcéro)ganglionnaires restent les plus fréquentes, survenues principalement pendant une période humide de janvier-février. 7 cas étaient rapportés suites à des trails et courses d'orientation. Les formes pleuro-pulmonaires étaient en augmentation par rapport aux années précédentes (7[26 %] vs 4[23,5 %]). Elles sont survenues de mai à septembre. Des formes septicémiques sont décrites avec 2 cas de décès chez des patients cirrhotiques ainsi qu'une endocardite. Le diagnostic est posé par culture de Francisella tularensis chez 5 patients (18,5 % vs 0 %). Seulement 2 cas rapportent une exposition directe à des lagomorphes. L'analyse par PCR des rates de lièvre confirme la forte présence de la maladie animale (11/22 soit 50% des analyses). La distribution géographique cas-lièvres/cas-humains montre une répartition homogène de la maladie dans le département sans cluster identifié. Conclusion : la surveillance de la tularémie en 2018 dans notre département a montré une situation inhabituelle : forte augmentation d'incidence, nouveaux facteurs d'expositions ruraux, formes graves septicémiques ou pulmonaires, agent isolé plus fréquemment en culture chez les patients. Des réservoirs animaux non identifiés, les changements climatiques, les modifications des pratiques agricoles pourraient influencer ces bouleversements. Il est projeté d'effectuer des actions de prévention auprès des chasseurs, des clubs ou manifestations sportives de plein air, ainsi qu'un dépistage plus exhaustif de la maladie sur les lagomorphes et une recherche de portage sur d'autres rongeurs pour mieux apprécier le réservoir réel de la maladie.
19 NANT 122M
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