Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Le « partage » du statut sérologique des personnes vivant avec le VIH traitées par ARV au Sénégal : déterminants et conséquences

Par : Coutherut, Julie

Document archivé le : 19/01/2012

Le partage de l'information sur le statut sérologique avec l'entourage renforce l'adhésion à la prise en charge médicale des PvVIH et l'application de mesures de prévention notamment lors de la transmission sexuelle. L'objectif de l'étude est de décrire les comportements relatifs à l'annonce du statut sérologique des PvVIH traitées par ARV depuis 9 ans à leur partenaire, leur évolution au cours des ans, en lien avec leur état bioclinique. Enquête par questionnaire conduite fin 2009, sur un échantillon de 185 patients (117 femmes 68 hommes) de la cohorte ANRS 1215. L'enquête a permis d'identifier les personnes auxquelles le patient a révélé son statut sérologique depuis le début de son traitement par ARV. Les informations ont été rapprochées des données biocliniques disponibles pour chaque patient. La durée médiane de la connaissance du statut sérologique et celle du traitement par ARV est de 9 ans ; 63 personnes (34%) n'ont informé aucun proche ou parent de leur maladie ; parmi ceux qui ont révélé leur statut (122) et qui vivent en couple actuellement (97), 44% n'ont pas informé leur conjoint (39% des hommes en couple et 50% des femmes en couple). Les personnes qui ont informé leur entourage au cours du suivi l'ont fait en majorité l'année du traitement. Après 9 ans de suivi, il n'y a plus de lien entre le statut biologique et le fait d'avoir partagé ou non son statut avec son entourage. La crainte de la stigmatisation et la crainte du rejet sont les principales raisons pour garder le « secret ». La proportion élevée de patients conservant le secret autour de leur maladie, y compris auprès de leur conjoint, témoigne de la persistance du caractère stigmatisant de l'infection à VIH et de l'impossibilité pour beaucoup de patients de bénéficier d'un soutien social non lié au dispositif de soin. Ces observations révèlent la nécessité d'élaborer de nouveaux modes d'accompagnement pour la prévention de la transmission sexuelle qui tiennent compte des besoins spécifiques qui apparaissent dans la prise en charge à long terme. - 2011NANT112M


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