Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

La vaccination coqueluche chez la femme enceinte : rationnel et acceptabilité chez les professionnels de santé en Loire-Atlantique : étude prevacoq-02

Par : Ferre-Frassaint, Constance

Document archivé le : 25/07/2017

Introduction : la résurgence de la coqueluche et le risque élevé de décès chez les nouveau-nés et les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés ont eu lieu dans plusieurs pays où le taux de couverture vaccinale était élevé et malgré la stratégie vaccinale cocooning. La vaccination maternelle contre la coqueluche peut protéger directement les jeunes nourrissons via le transfert d'anticorps maternels. Cette stratégie est considérée comme plus rentable et a récemment été recommandée dans plusieurs pays, avec des résultats encourageants publiés concernant l'efficacité et la tolérance. Nous avons évalué l'acceptabilité de cette stratégie et ses déterminants, chez les professionnels de santé. Méthodes : l'enquête a été réalisée en Loire-Atlantique. Les médecins généralistes aléatoirement tirés au sort, toutes les sages-femmes, les gynécologues et les étudiants de ces filières respectives ont été invités à remplir un questionnaire électronique et anonyme pour évaluer leurs connaissances et attitudes à l'égard de la coqueluche, de la vaccination maternelle et de la vaccination en général. Des analyses de régression logistique multivariée ont été réalisées pour déterminer les facteurs associés à l'acceptation de la vaccination maternelle contre la coqueluche. Résultats : au total, 67% et 58% ont répondu qu'ils recommandaientrespectivement la stratégie vaccinale cocooning et la vaccination contre la grippe pendant la grossesse, alors que 18% recommandaient des médicaments homéopathiques contre la grippe. Enfin, 647/694 travailleurs de la santé (93%, IC95%: 91-95) accepteraient d'effectuer une vaccination maternelle contre la coqueluche si elle était recommandée et bien argumentée. Dans l'analyse multivariée, les facteurs associés à l'acceptation de la vaccination maternelle contre la coqueluche étaient l'âge ≤ 45 ans (p = 0,04),la pratique actuelle de vaccination maternelle contre la grippe (p = 0,003), la pratique du cocooning (p = 0,009), croire que les vaccins inactivés sont inoffensifs pendant la grossesse (p = 0,004) et le refus des médicaments homéopathiques contre la grippe (p = 0,003). Il n'y avait aucune différence d'acceptabilité selon les groupes professionnels. Conclusion : malgré le manque de connaissances au sujet de la coqueluche chez les professionnels de santé prenant en charge des femmes enceintes, l'acceptabilité de la vaccination maternelle contre la coqueluche serait élevée, sous réserve de possibles biais de recrutement. Si cette recommandation était appliquée en France, l'information devrait se concentrer sur la sécurité des vaccins pour le foetus et pendant la grossesse. 17NANT078M


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