Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

De la construction sociale du rapport au temps

Par : James Masy

Document archivé le : 09/01/2015

Cette recherche s'inscrit dans une double perspective, en croisant le processus de construction sociale du rapport au temps et l'ouverture sociale des filières d'excellence, que sont les classes préparatoires aux grandes écoles. A travers le suivi longitudinal, par entretiens répétés, d'une cohorte de vingt-six étudiants boursiers de cette filière, nous avons cherché à mettre en lumière ce que la rencontre de deux temporalités implique pour chacun des partis en présence. D'un côté, la culture de l'urgence développée dans les classes préparatoires aux grandes écoles, qui nécessite une grande maîtrise du temps. De l'autre, de « nouveaux » étudiants, que leur éthos scolaire du bon élève conduit à une orientation logique vers les filières où l'avenir semble le plus ouvert. Cette situation inscrit nécessairement, les étudiants dans une dissonance temporelle qu'il leur faut surmonter s'ils souhaitent parvenir à leurs fins. S'ensuit alors une nécessaire acculturation dont le processus et l'effet varient selon la distance entre le groupe d'appartenance et le groupe de référence, l'un et l'autre n'ayant aucune homogénéité sociale ou culturelle. Car, de la même façon qu'il existe différentes cultures temporelles au sein de la filière, il existe aussi différents types de boursiers. Cette double hétérogénéité produit de facto une variation importante dans le processus et ses effets, et conduit à caractériser l’acculturation selon le temps socioculturel d'origine, la culture temporelle de la classe préparatoire intégrée et le temps dominant propre à la société. Cette triangulation détermine dès lors la construction sociale du rapport au temps comme un processus en constante évolution.


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