Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Le tabac chez les patients hémodialysés à partir d'une enquête en centre et hors centre à Bordeaux et ses environs

Par : Gouge Roquebert Irène

Document archivé le : 09/03/2009

Le tabac est connu, pour le public comme pour le corps médical, pour être nocif principalement au niveau cardiaque et pulmonaire. Son action au niveau rénal est moins connue des patients comme du corps médical. Différentes mesures sont prises au niveau national pour lutter contre le tabagisme. L'arrêt du tabac fait partie des recommandations dans le suivi des patients en insuffisance rénale. Qu'en est-il pour les patients en insuffisance rénale terminale? Quelle population chez les hémodialysés est concernée par le tabagisme ? Quels en sont les conséquences ? Dans cette population à risque, quelle peut être la part de déni vis-à-vis du tabagisme ? Quelle est la prise de conscience et quelle est la demande d'aide au sevrage de ces patients ? Quelle est l'information reçue par les patients ? Quelle est l'aide proposée par le corps médical ? Et par qui cette population souhaiterait être prise en charge dans ce domaine ? Quelle est l'implication du généraliste dans le suivi de ces patients ? A travers une enquête transversale par questionnaire et mesure du monoxyde de carbone (CO) expiré, effectuée chez les hémodialysés de la région bordelaise et par une recherche bibliographique, nous avons tenté de répondre à ces questions dans le but d'aider à la prise en charge de ces patients. Et le soignant le plus proche de son patient dans la gestion du quotidien se trouve dans la plupart des cas être le médecin généraliste. Les résultats nous montrent -L'importance en fréquence du tabagisme actif dans cette population spécifique que sont les patients en IRCT : 51 de fumeurs chez les patients de 60 ans et moins et 76,5 de notre population de fumeurs actuels seraient potentiellement transplantables -Une très bonne acceptation de la mesure du CO expiré (93,66 de mesure effectuée et un taux de refus de 3,6) avec un taux de mesure du CO (supérieur à 5 ppm,valeur seuil chez les non fumeurs actuels) inexpliqué minime chez les anciens ou non fumeurs déclarés (5) et une corrélation fluctuante entre le nombre de cigarettes fumées annoncées et le taux de CO mesuré, ce qui nous a permis d'évaluer la sincérité de leurs déclarations quant à l'aspect qualitatif de leur tabagisme actuel mais non sur l'aspect quantitatif de leur consommation journalière. Ils mettent en exergue le manque ressenti des patients sur l'information fournie par le corps médical ainsi que celui de proposition d'aide à l'arrêt du -tabac. L'ensemble de ces résultats nous permet d'insister sur l'importance de la prise de conscience des méfaits du tabac par le corps médical en développant sa formation à ce sujet. Ils justifient la nécessité de mise en place, particulièrement chez les futurs greffés, d'un programme d'éducation thérapeutique, intégrant la lutte contre le tabagisme, pour ces patients présentant une maladie rénale chronique avant et au stade de dépendance au rein artificiel par une collaboration avec les tabacologues et les généralistes.


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