Étude GENECHOC : identification des facteurs cliniques et génétiques modulant le risque rythmique chez les patients à fonction ventriculaire gauche altérée
Par : Etienne, Pauline
Document archivé le : 26/10/2018
Introduction : l'implantation d'un défibrillateur automatique implantable (DAI) en prévention primaire de la mort subite chez les patients atteints d'une cardiopathie à fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) altérée est devenue habituelle. Cependant, le nombre de patients qui bénéficient réellement du DAI est limité. L'objectif de notre étude est d'identifier des facteurs cliniques et génétiques autres que la FEVG pour prédire le risque rythmique dans cette population. Méthodes : nous avons réalisé une étude de cohorte observationnelle constituée de patients implantés en prévention primaire d'un DAI simple ou double chambre pour une cardiopathie à FEVG inférieure à 35%. Les inclusions ont été réalisées dans 22 centres français entre décembre 2009 et octobre 2017. Les patients implantés d'un DAI avec fonction de resynchronisation étaient exclus. Résultats : 1156 patients (âge moyen 58 ± 11 ans, 86% d'hommes) ont été suivis pendant une durée médiane de 73 mois. 78,5% avaient une cardiopathie ischémique (CMI), 19,6% une cardiomyopathie dilatée primitive (CMD), 1,1% une cardiopathie post-valvulaire et 0,7% une cardiopathie d'une autre origine. La FEVG moyenne était de 27 ± 5%. Les patients recevaient un traitement médical optimal de l'insuffisance cardiaque : 93,1% étaient traités par bétabloquant, 75,9% par IEC et 19,1% par ARAII. 425 patients (36,8%) ont bénéficié d'une thérapie appropriée par le DAI (choc électrique interne ou stimulation antitachycardique). La survie sans événement ne différait pas entre CMD et CMI (p=0,16). Après analyse multivariée, les seuls paramètres qui restaient associés à la survenue de thérapies appropriées étaient le sexe masculin (HR 2,1[1,4-3,0], p=0,0002), l'absence de traitement par amiodarone (HR 1,7 [1,2-2,6], p=0,005), et l'antécédent de troubles du rythme ventriculaire avant l'implantation du DAI : ESV (HR 1,4 [1,1-1,9], p=0,03), FV en phase aiguë d'infarctus (HR 2,3[1,2-4,2], p=0,01), TVNS (HR 1,5[1,2-2,0], p=0,001), ou TV lente (HR 2,1 [1,1-4,2], p=0,03). Le taux moyen annuel de chocs inappropriés était de 1,2%. Conclusion : le sexe masculin et un antécédent d'arythmie ventriculaire sont des facteurs prédictifs indépendants de la survenue de thérapies appropriées par le DAI chez les patients implantés en prévention primaire pour une cardiopathie sévère. La prise de traitement par Amiodarone est en revanche un facteur protecteur. L'analyse des polymorphismes génétiques à l'aide d'une GWAS devrait nous permettre de mieux stratifier le risque rythmique chez ces patients.
18NANT084M
Etienne, Pauline
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