Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Être enceinte après une transplantation rénale : quelle prise en charge de ces patientes ?

Par : Rannou, Anne-Laure

Document archivé le : 08/03/2012

Depuis 50 ans, les grossesses chez les transplantées rénales sont rapportées par les auteurs ,se questionnant sur leurs devenirs, sur l'impact des traitements immunosuppresseurs vis-à-vis du fœtus, sur l'interaction mutuelle entre la grossesse et le greffon . À travers ce mémoire, l'objectif est d'évaluer la prise en charge à travers un état des lieux des recommandations proposées dans la littérature et l'évaluation du déroulement de ces grossesses ainsi que les conséquences de celles-ci sur le greffon. Pour cela une étude descriptive réalisée à partir d'une enquête rétrospective a été réalisée au CHU de Nantes du 1er Janvier 2000 au 31 Décembre 2010, incluant 30 grossesses menées chez 23 patientes. Quarante pour cent des observations avaient une créatininémie pré-conceptionnelle supérieure à 133 µmol/L et 33,3% avait une protéinurie pré-conceptionnelle supérieure à 0,5 gr/24h. Les principales complications rencontrées pendant la grossesse sont : anémie (76,7%), HTA (66,7% dont 36,7% de pré-éclampsie), infections urinaires (26,7%), altération de la fonction rénale (23,3%). Il a été constaté une association significative entre la survenue d'une altération de la fonction rénale pendant la grossesse et une fonction rénale pré-conceptionnelle altérée (p ? 0,05). Aucun rejet ou néphropathie n'a été diagnostiqué pendant la grossesse. Le terme moyen de naissance est de 34,3 ± 4,3 SA, les nouveaux-nés pèsent en moyenne 2114 ± 801 gr. Les principales complications néonatales sont la prématurité (58,1%), l'hypotrophie moins fréquemment rencontrée (16%),un handicap sévère lié à un traitement immunosuppresseur non adapté à la grossesse (Mycophénolate Mofétil). A long terme, 6 patientes ont eu une néphropathie chronique de leur greffon ayant nécessité une nouvelle greffe pour 4 d'entre-elles et imposant un retour en dialyse pour les 2 autres. Le retentissement de la grossesse sur la fonction et la survie du greffon à plus long terme est d'autant plus à risque qu'il existe une fonction rénale pré-conceptionnelle altérée et/ou une fonction s'altérant durant celle-ci (p ? 0,01). Les grossesses chez les femmes transplantées rénales sont caractérisées par une morbidité materno-fœtale plus importante qui nécessitent une planification et une prise en charge multidisciplinaire adaptée, permettant à ces grossesses d'évoluer favorablement. L'interaction entre la greffe et la grossesse n'est pas sans risque. Il paraît donc important d'insister sur la nécessité d'avoir une bonne fonction rénale pré-conceptionnelle, afin de réduire l'effet délétère possible de la grossesse sur la fonction rénale et la survie du greffon à plus ou moins long terme. - 2011NANT20SF


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