Fréquence et déterminants de la prescription des antibiotiques chez les patients ayant un prélèvement pour PCR grippe aux urgences
Par : André, Sindy
Document archivé le : 11/01/2019
Contexte : La grippe est une des pathologies infectieuses respiratoire les plus fréquentes. 2 à 8 millions de personnes en sont atteintes en France / an en moyenne. Les antibiotiques n'ont pas leur place dans le traitement de la grippe sauf en cas de suspicion de surinfection ou de co-infection bactérienne. Ces molécules sont trop fréquemment employées dans un contexte viral pur, avec une fréquence supérieure à l'incidence des complications. La fréquence des patients traités par antibiotiques aux urgences parmi ceux ayant une PCR grippe aux urgences n'est pas connue, de même que les facteurs de risque d'être traité par antibiotique aux urgences. Objectif : Déterminer la proportion de patients traités par antibiotiques aux urgences adultes, parmi les patients ayant une PCR prélevée ainsi que les facteurs déterminants de cette prescription. Méthode : Recueil rétrospectif des données concernant les patients ayant eu une PCR grippe prélevée aux urgences adultes du CHU de Nantes au cours de l'épidémie grippale de 2016-2017. Résultats : Ont été inclus 258 patients, 107 PCR étaient positives avec 64,5% [54,7 – 73,5] de sérotype A. 53,5% [47,1 – 59,7] ont bénéficié d'une antibiothérapie aux urgences. La proportion de traitements antibiotiques était similaire dans les groupes PCR positive et négative. 49.5% [40 – 59.4] des PCR positives recevaient des antibiotiques au cours de l'hospitalisation. 95.7% [91-98.4] des patients recevant un antibiotique avaient plus de 30 ans, OR=7 ; 85.5% [75.5 – 91] présentaient au moins une comorbidité, p=0.002, 60%[51.5 – 68.4] avaient une dyspnée, p=0.0002 ; 55%[46.4 – 63.6] un signe de gravité, p=0.002 ; 12.3%[7.3 – 19] une hyperleucocytose > 18000/mm3,OR=3.8 ; 41% [33 – 50] présentaient une pneumopathie radiologique, OR=5.3 ; et 80% [83.6 – 94.3] étaient hospitalisés ( USI : OR=6.6 ; service MCO : OR=2.6). Une co-infection bactérienne a pu être documentée pour 9,4% des patients grippés. Une PCR positive était responsable d'une baisse de la prescription d'antibiotique au cours de l'hospitalisation. Conclusion : La proportion d'antibiotiques prescrits aux urgences dans le cadre d'une suspicion de grippe est considérable. Plusieurs facteurs de risque sont identifiés dont certains restent discutables. La proportion de documentation des co-infections et des pneumopathies radiologiques par rapport aux prescriptions d'antibiotiques amènent au questionnement sur la part évitable d'antibiothérapie et au manque de recommandation.
18NANT160M
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