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Protocole IChilDren : « Défibrillateur Automatique Implantable chez les enfants : causes et évaluation des différentes techniques d'implantation »

Par : Therasse, Dylan

Document archivé le : 01/04/2016

L'implantation d'un défibrillateur automatique implantable (DAI) chez l'enfant est parfois la seule option thérapeutique pour prévenir la mort subite par arythmie ventriculaire. Si elle reste rare, cette intervention pose de réels problèmes de prise en charge au long cours dans cette population particulière. La meilleure technique d'implantation parmi le DAI transveineux (TrV), technique de référence chez l'adulte, le DAI abdominal (Abd) avec un coil en position sous cutanée et le DAI sous cutané, reste à définir. Cette étude a pour objectif primaire de comparer l'efficacité et les complications de l'implantation d'un DAI chez l'enfant en fonction de la technique d'implantation. Méthodes : Il s'agit d'une étude multicentrique, regroupant plusieurs centres français. Tous les enfants de moins de 16 ans ayant été implantés après 2005 et ayant un suivi de plus de 1 an ont été inclus. Les techniques ont été comparées sur la survenue de complications en per ou post opératoire immédiat (<30 jours), nombre de chocs inappropriés et survenue de complications entraînant une reprise chirurgicale (> 30jours). Résultats : Les données de 3 centres hospitaliers universitaires ont été récupérées à ce jour, Nantes, Lilles et Tours avec 47 patients inclus : 20 (42%) présentaient une cardiopathie structurelle, 22 (47%) une arythmie ventriculaire sans cardiopathie structurelle et 5 (11%) une cardiopathie congénitale. La moyenne d'âge à l'implantation était de 13±3 ans. 27 avait un dispositif TrV, 17 en Abd, 3 sous-cutané. Les 3 groupes étaient comparables pour le sexe, le poids, la taille et la pathologie (p>0,05). Le suivi moyen était de 42 mois. Il y a eu 5 complications aigües, 7 chocs inappropriés et 11 complications nécessitant une reprise chirurgicale. Il n'y avait pas de différence significative pour le nombre de complications aigües (p=0,06) ou de chocs inappropriés (p=1) entre les 3 techniques. Il n'y avait pas de différence significative entre la technique TrV et Abd avec, respectivement, une survie du système à 12 mois de 96% et 88%, à 24 mois de 92% et 88%, à 36 mois de 78% et 88% et à 60 mois de 60% et 88% (p=0,42). L'effectif de DAI sous-cutanés était trop faible pour conclure. Conclusion : Cette étude démontre l'équivalence de l'implantation du DAI en position Abd par rapport au TrV chez l'enfant de moins de 16 ans en terme d'efficacité et de complications. Il s'agit donc de la technique de choix pour cette population en laissant libre les abords vasculaires pour l'avenir. Reste à définir la place du DAI sous-cutané notamment pour les enfants ayant fini leur croissance, une fois le recrutement de l'ensemble des centres terminé. 15NANT152M


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