Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Pertinence des demandes de tomodensitométrie aux urgences adultes du CHU de Nantes

Par : Léauté, Pierre

Document archivé le : 17/02/2020

Introduction : On constate dans les services d'urgences une augmentation du nombre de patients et de leurs délais de séjours. En parallèle, le nombre de TDM demandées ne cesse de croître également. Ces demandes sont-elles toutes justifiées ? Nous avons analysé la pertinence des demandes de TDM au sein du service des urgences adultes du CHU de Nantes. Matériel et méthode : Il s'agit d'une étude prospective observationnelle incluant 312 demandes de TDM, de janvier à mars 2019. 273 demandes ont finalement été analysées. La pertinence des examens a été évaluée selon trois critères : le ressenti du médecin prescripteur (sous forme de questionnaire), une liste pré-établie de recommandations (issue des protocoles locaux et recommandations HAS) et enfin pour un échantillon de 100 patients selon l'avis d'un comité d'adjudication (composé de 2 urgentistes et un radiologue). Nous avons également analysé la pertinence en fonction des secteurs de prise en charge ou de la spécialité du médecin demandeur notamment, et étudié les délais de réalisation des examens jugés pertinents ou non. Résultats : Selon l'évaluation du médecin prescripteur, 96,3 % des examens étaient jugés pertinents. Cette proportion diminuait à 78,8 % selon les recommandations. Enfin, pour les 100 dossiers analysés par le comité d'adjudication, seulement 70,5 % des demandes de TDM étaient jugées pertinentes aux urgences. Le seul facteur associé de façon significative à la pertinence était l'impossibilité de report de l'examen (OR = 6,69 avec IC [1,59-28,10] et p = 0,010). Par ailleurs l'expérience du médecin ou le secteur n'avaient pas d'influence significative sur la pertinence de l'examen. Concernant les délais de réalisation, ils variaient peu selon la pertinence de la TDM. Les principales raisons de réalisation aux urgences des TDM pouvant être reportées (9,2 % en externe et 9,9 % en hospitalisation) sont premièrement les délais longs d'obtention de cette imagerie en hospitalisation comme en externe, le souhait d'établir un diagnostic, et le fait que les patients soient adressés aux urgences pour ce motif. Conclusion : Une proportion non négligeable des tomodensitométries actuellement réalisées aux urgences est potentiellement non pertinente. Certains examens pourraient être différés, en hospitalisation ou en externe. La mise en place d'une contractualisation des délais en collaboration avec les radiologues ou l'amélioration de l'accès à l'imagerie pourraient permettre d'atteindre cet objectif. 19 NANT 213M


Fichier(s) associé(s) au document :
leauteMED19.pdf