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Établissement d'un score prédictif de la réaction du greffon contre l’hôte (GVH) chronique extensive en allogreffe de cellules souches hématopoïétiques

Par : Brissot, Eolia

Document archivé le : 25/09/2012

L'allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH) est une immunothérapie efficace pour le traitement de nombreuses pathologies hématologiques malignes, les déficits immunitaires et les hémoglobinopathies sévères. De nombreux progrès ont été réalisés ces dernières décennies, en particulier en ce qui concerne la diversité des sources de CSH accessibles et l'apparition de conditionnements non myéloablatifs ou d'intensité réduite permettant de proposer l'allogreffe à des sujets plus âgés (au-delà de 50 ans) ou ayant des comorbidités. Cette thérapeutique est à l'origine d'une complication majeure : la réaction du greffon contre l'hôte (GVH). Cette affection peut être définie comme aiguë (survenant les premiers mois) ou chronique, principale complication à moyen et long terme. La GVH chronique est une complication fréquente dont l'incidence varie entre 40 à 70% selon les séries et qui, malgré l'effet anti-tumoral associé, est à l'origine d'une morbi-mortalité importante. La physiopathologie reste cependant peu connue. Ainsi si les lymphocytes T ont un rôle central dans la GVH, les lymphocytes B et les cellules dendritiques apparaissent, au vu de récents travaux, comme ayant un rôle majeur dans cette affection. Ces différents types cellulaires entraînent une dysrégulation cytokinique dont le profil immunitaire n'est pas défini de façon univoque. Afin, d'apporter des éléments de réponse, nous avons étudié les caractéristiques cliniques à la greffe et le dosage de 41 cytokines à J100 chez 152 patients allogreffés dans le service d'Hématologie du CHU de Nantes. Notre étude s'est focalisée sur les GVH chroniques extensives en raison de l'implication thérapeutique. Deux facteurs cliniques - l'antécédent de GVH aiguë et les cellules souches périphériques comme CSH- étaient liées de façon significative à la survenue d'une GVH chronique extensive. Nous avons identifié cinq cytokines semblant correspondre à des facteurs de risque de développement d'une GVH chronique extensive : l'IP10, l'IL-10, l'IL2-r?, l'IL-15 et MIP1? et cinq cytokines qui seraient plutôt considérées comme des facteurs protecteurs : MDC, Fractalkine, RANTES, TARC et IL-12p40. Ces résultats sont en faveur d'un profil TH1 à l'origine de cette affection. Puis nous avons déterminé une signature à J100 prédictive de la survenue d'une GVH chronique extensive et de sa sévérité. Cette signature qui comprend les deux paramètres cliniques mentionnés et cinq cytokines (MDC, IP10, TARC, Fractalkine et MIP1?) pourrait avoir un intérêt pratique dans le suivi d'un patient allogreffé. Ces résultats nécessitent cependant d'être confirmés sur une cohorte externe, en cours d'évaluation, puis de façon multicentrique avant d'avoir une implication thérapeutique. 12NANT037M


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