Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Quand le médecin généraliste soigne un de ses confrères : une consultation difficile ?

Par : Bauguion, Aurélie

Document archivé le : 27/08/2013

Intuitivement, la littérature étant pauvre, les patients-médecins constituent une sous-population difficile pour leurs soignants. Afin d'explorer les perceptions de leurs relations avec un patient-médecin, nous avons réalisé une enquête exploratoire qualitative par des entretiens semi-dirigés auprès de treize médecins généralistes de Loire-Atlantique et de Vendée. Tous les médecins de l'enquête attestaient que la relation entre un médecin et un patient-médecin était une relation particulière tout en insistant sur le fait qu'il ne devrait pas y avoir de différence avec la prise en charge d'un patient «standard». Ils ont évoqué la tension générée par la prise en charge d'un confrère, exprimée notamment soit par des comportements de surinvestissement dans le soin lié à leur investissement affectif majeur, soit, au contraire, par des attitudes de sous investissement. Les absences de questionnement sur des thèmes tels les addictions, la sexualité, le psychisme et la difficulté de la demande du paiement étaient des différences notables. Deux types de médecins ont pu être identifiés: ceux qui insistaient sur leurs difficultés en doutant de leurs compétences, et ceux qui mettaient en avant leur souci de rigueur scientifique ou bien leurs capacités d'auto-analyse pour minimiser les difficultés à soigner un confrère. Les patients-médecins appartiennent à une sous-population de patients particulière qui révèle aux médecins soignants, leurs limites. 13NANT002M


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