Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Étude rétrospective des résultats carcinologiques et de la qualité de vie des patients traités de tumeur maligne de lèvre rouge de 2005 à 2015 à Nantes

Par : Dercourt, Hugo

Document archivé le : 12/12/2016

Les tumeurs malignes de lèvre rouge sont des carcinomes épidermoïdes de lèvres inférieures dans 90 % des cas, elles atteignent essentiellement une population d'âge mûr photo exposée. Le but de cette étude est d’évaluer le traitement de ces cancers qui impose trois exigences principales : traiter le cancer, conserver la fonction labiale, parvenir à un résultat esthétique satisfaisant pour l'équilibre psychosocial du patient.Matériel et méthodes : Une étude rétrospective monocentrique a été menée en 2016 à propos de l'ensemble des patients traités pour une tumeur maligne de lèvre rouge à Nantes de 2005 à 2015. Ce travail évaluait les résultats carcinologiques avec étude des survies globale et sans récidive. Une analyse univariée et multivariée de survie a été réalisée pour étudier le risque d’évènements en fonction des différents facteurs de risques, de l'âge, du stade T et du traitement. Cette étude évaluait les résultats fonctionnels grâce à l'échelle EORTC QLQ H&N35 et esthétiques avec l'échelle POSAS. Résultats : L'âge moyen des 117 patients inclus (93 hommes et 24 femmes) était de 69 ans. Sur les 122 lésions il y avait 96 carcinomes épidermoïdes, majoritairement situés au niveau du vermillon inférieur. 82 lésions étaient classées T1 et 32 T2. Il existait une extension ganglionnaire pour 4 patients atteints d’une tumeur de plus de 4 cm ; mais pas d'extension à distance initiale. Sur les 75 patients ayant bénéficié d'une chirurgie initiale, 9 ont récidivé localement et 10 ont métastasé à distance. Sur les 41 patients ayant bénéficié d'une curiethérapie seule initiale, 5 ont récidivé localement et 7 à distance. Le taux de survie globale et sans récidive à 5 ans était respectivement de 76,5% et de 66,4%. Il n’y avait pas de différence des résultats carcinologiques en fonction de la taille tumorale (T1 ou T2) ni du traitement initial. Les scores EORTC QLQ H&N35 moyens des 55 patients évalués (revus à un délai moyen de 61 mois du traitement initial) ont montré qu’il n’existait pas de différence significative en fonction de l’âge au diagnostic ou de la taille tumorale initiale, par contre ils étaient meilleurs lorsque la tumeur était traitée par curiethérapie (p=0,001). Il en est de même pour les résultats esthétiques puisque le score POSAS moyen était significativement meilleur pour les patients traités par curiethérapie (p=0,04). Conclusion Les cancers de lèvre rouge sont essentiellement des carcinomes épidermoïdes de lèvres inférieures touchant des hommes âgés ayant été professionnellement exposés au soleil. Bien que la chirurgie reste le traitement de première intention pour les cancers labiaux, la curiethérapie est particulièrement adaptée pour les T2 et les lésions commissurales dont les résultats carcinologiques sont comparables et permet d'excellents résultats fonctionnels et esthétiques. 16NANT124M


Fichier(s) associé(s) au document :
dercourtMED16.pdf