Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Performance diagnostique des signes cliniques chez les patients suspects de méningite

Par : Machet, Camille

Document archivé le : 01/02/2012

Introduction : Les pathologies infectieuses constituent un motif fréquent de recours aux SAU. Parmi celles-ci, les infections neuroméningées revêtent une place particulière du fait d'une mortalité et d'une morbidité très élevées. La précocité du traitement conditionne le pronostic. Pourtant, malgré de récentes réelles avancées thérapeutiques, des travaux cliniques manquent. Ainsi, la pertinence des signes cliniques n'a été que peu évaluée lors des dernières décennies. Nous avons ainsi souhaité réaliser une étude sur la performance diagnostique de ces signes cliniques. Patients et Méthodes : Nous avons mené une étude clinique rétrospective monocentrique sur dossiers dans un SAU universitaire (65 000 passages/an). Tous les patients (adultes), admis au SAU au cours de l'année 2010, chez lesquels une ponction lombaire a été réalisée pour suspicion d'infection neuroméningée, ont été inclus dans cette étude. Ont été colligés les données anamnestiques, les antécédents, les signes fonctionnels, généraux et les données de l'examen physique. Les résultats de la ponction lombaire ont également été recueillis. Ainsi, une cinquantaine d'items sont pris en compte pour l'analyse statistique. Le diagnostic final retenu ("gold standard") était celui posé en fin d'hospitalisation. La performance diagnostique des signes cliniques est évaluée grâce aux sensibilité, spécificité, rapport de vraisemblance et aux courbes ROC (lorsqu'elles celles-ci sont réalisables). Un test diagnostique est d'autant plus intéressant que sa sensibilité ou sa spécificité sont élevées. On considère généralement qu'un rapport de vraisemblance supérieur à 5 ou une aire sous la courbe supérieure à 0.80 confirment l'utilité du test. Résultats : Deux cent six patients ont été inclus. Pour 49 d'entre eux, le diagnostic d'atteinte neuroménigée sera retenu (14 méningites bactériennes, 33 méningites virales, 2 hémorragies méningées) contre 157 diagnostics alternatifs. Les performances diagnostiques des signes cliniques sont médiocres. Seuls 2 signes ont une sensibilité supérieure à 0.9 : la présence de céphalées et de nausées/vomissements à l'admission. La spécificité est supérieure à 0.9 pour les signes suivants : troubles de vigilance comme motif d'admission, présence de purpura ou de myalgies à l'examen physique. Enfin, les rapport de vraisemblance des signes cliniques pris isolément sont tous inférieurs à 3, témoignant dans ce contexte d'une contribution pauvre. Conclusion : Les données recueillies sont cohérentes avec les données de la littérature. Elles permettent d'illustrer 2 points essentiels. D'une part, la faible performance diagnostique de signes cliniques pris isolément. Des investigations complémentaires doivent permettre de combiner les signes afin d'obtenir un rendement diagnostique meilleur. Mais, ce que cette étude et l'analyse de la littérature permettent de souligner, c'est la nécessité d'une étude prospective bien conduite aussi exhaustive que possible (suivant un examen clinique standardisé) qui seule pourrait amener une réponse claire à la question posée. - 2011NANT144M


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